Le sud-est de la République Démocratique du Congo respire un peu mieux depuis ce lundi 28 juillet. Une révision tarifaire majeure frappe les produits pétroliers dans les provinces du Haut-Katanga et du Lualaba, épicentre minier national. À Lubumbashi, le litre d’essence dégringole à 3 731 francs congolais (FC), contre 3 856 FC précédemment, soit une décrue significative de 125 FC. Le gasoil suit cette tendance baissière, affichant désormais 3 883 FC le litre, en repli de 40 FC par rapport à son ancien niveau de 3 923 FC.
Cette correction des prix, comparable à un rééquilibrage salutaire des pressions inflationnistes, résulte d’intenses tractations entre le comité élargi de suivi des prix des produits pétroliers et les opérateurs sectoriels regroupés au sein de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC), section Haut-Katanga. Un scénario identique s’est déroulé à Kolwezi, capitale du Lualaba, où les négociateurs ont œuvré à harmoniser les tarifs avec les réalités économiques locales.
Quel impact concret pour l’économie Lubumbashi et sa région ? Cette baisse intervient comme un baume sur les plaies des consommateurs et entreprises étranglés par les coûts logistiques. Le transport, colonne vertébrale de l’activité minière, voit ses charges opérationnelles s’alléger. Un camion consommant 200 litres quotidiennement économisera désormais 8 000 FC/jour sur le gasoil, somme non négligeable dans un secteur où les marges se resserrent.
Mais comment expliquer cette soudaine flexibilité des tarifs pétrole Haut-Katanga ? Les observateurs pointent deux facteurs clés : la stabilisation relative des cours mondiaux et l’efficacité renouvelée du mécanisme de concertation locale. Le comité de suivi, véritable vigie des équilibres pétroliers, a su imposer une lecture réaliste des coûts de distribution face aux opérateurs. Cette baisse des prix gasoil Lualaba et essence traduit ainsi une victoire temporaire de la régulation sur la spéculation.
Reste que cette embellie carburant pose une question cruciale : cette baisse prix essence RDC sera-t-elle contagieuse ? Si le Katanga bénéficie d’un ajustement immédiat, Kinshasa et d’autres provinces continuent de subir des niveaux tarifaires plus élevés. Les experts économiques s’interrogent sur la pérennité de cette mesure : « Cette révision est un correctif nécessaire mais insuffisant sans réforme structurelle du secteur », analyse le professeur Kabasele, économiste minier basé à Lubumbashi. « L’enjeu désormais est de transformer cette accalmie ponctuelle en dynamique durable par la transparence des mécanismes de fixation ». La balle est désormais dans le camp des autorités pour étendre ce modèle de régulation concertée à l’ensemble du territoire national.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net