Comment assurer une rentrée scolaire lorsque les salles de classe ne sont plus que des amas de cendres ? Dans le groupement Ikobo, territoire de Walikale au Nord-Kivu, cette question déchirante se pose après l’incendie des écoles primaires Buhimba, Kieri et Mumbai par les rebelles de l’AFC/M23. Selon un rapport officiel publié ce 25 juillet 2025 par le chef de groupement, Mwami Likanga Makasi Godefroid, ces destructions systématiques plongent l’éducation locale dans une crise sans précédent.
La situation est d’autant plus alarmante que 1.008 écoliers risquent désormais de rater la rentrée scolaire 2025-2026, prévue dans quelques semaines. « Sans intervention d’urgence, la prochaine année scolaire restera hypothétique dans notre groupement », alerte l’autorité coutumière, soulignant l’urgence de la reconstruction écoles Ikobo. Cette crise éducation RDC illustre tragiquement comment les conflits armés sacrifient l’avenir des plus jeunes.
Au-delà des murs à rebâtir, Mwami Likanga Makasi Godefroid plaide pour un soutien global : fournitures scolaires, matériels didactiques et même kits récréatifs. « Ces kits sont essentiels pour apaiser le stress traumatique des enfants ayant vécu ces violences », explique-t-il, lançant un appel aux ONG spécialisées dans la protection de l’enfance. Un besoin qui s’étend également à la partie nord du groupement Kisimba, tout aussi dévastée.
Ces écoles incendiées Nord-Kivu s’ajoutent à une longue liste d’établissements ciblés dans cette région instable. Les M23 attaques écoles constituent une stratégie récurrente visant à déstabiliser les communautés, comme le confirme le contrôle total exercé par les rebelles sur Ikobo et le nord de Kisimba. La rentrée scolaire Walikale, déjà compromise par des années de conflit, atteint ainsi un point critique.
La reconstruction physique des bâtiments n’est qu’un premier pas. Peut-on vraiment parler de droit à l’éducation quand les salles de classe renaissent sous la menace permanente des armes ? Cette question hante les enseignants locaux, qui déplorent l’absence de mécanismes de protection concrets. Alors que le gouvernement provincial promet une réponse « sous peu », parents et enfants attendent des actes pour conjurer une génération perdue.
Cette crise dépasse le cadre local : elle reflète l’urgence de sécuriser les zones scolaires dans l’ensemble du Nord-Kivu. Sans une solution pérenne, c’est tout l’édifice éducatif congolais qui risque de s’effriter davantage. La rentrée scolaire 2025-2026 pourrait bien devenir, pour des milliers d’enfants de Walikale, le symbole d’un avenir incendié.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd