Quel scénario digne d’un thriller sportif au stade olympique de Rabat ! Les Super Falcons du Nigeria ont écrit une page d’histoire samedi en arrachant leur 10e titre de CAN féminine 2024 face aux Lionnes de l’Atlas (3-2). Une bataille épique où les championnes ont démontré pourquoi elles règnent sur le football africain depuis deux décennies.
Le Maroc, porté par un public en délire, semblait pourtant tenir son rêve. Dès la 13e minute, Ghizlane Chebbak trompait la vigilance nigériane. Dix minutes plus tard, Sanaa Mssoudy doublait la mise. À la pause, le score de 2-0 reflétait la domination marocaine, avec un pressing haut qui étouffait les tenantes du titre. Les Lionnes de l’Atlas touchaient presque du doigt leur premier sacre continental.
Mais les Super Falcons ont révélé leur caractère de légende. Transformées après la mi-temps, elles ont engagé un siège implacable. Esther Okoronkwo réduisit l’écart sur penalty à la 64e après une main fatale. Puis Folashade Ijamilusi scella l’égalisation à la 71e, plongeant Rabat dans le silence. Le coup de grâce vint à la 88e minute : Jennifer Echegini, coéquipière de la Congolaise Merveille Kanjinga en club, offrit le but victorieux. Quel retournement !
Cette finale CAN dames restera dans les annales par son intensité dramatique. Le Nigeria ajoute un dixième trophée à son palmarès monstrueux (1998-2024), confirmant son hégémonie. Le Maroc, comme en 2022, échoue au pied du podium malgré des progrès tactiques évidents. Une déception amère pour les Lionnes de l’Atlas qui visaient l’exploit historique.
Dans ce tournoi où les géants africains brillaient, quel contraste avec le parcours des Léopards congolaises ! La RDC, éliminée dès la phase de groupes, n’a pas remporté le moindre point. Trois défaites en trois matchs : un bilan sévère pour la sélection dirigée par Hervé Happy. Cette élimination RDC CAN interroge sur la préparation des joueuses et la stratégie fédérale.
Alors que les Super Falcons célèbrent leur triomphe, le football féminin congolais doit tirer des leçons urgentes. Comment combler le fossé avec les meilleures nations ? Quelles réformes pour les prochaines éditions ? La route vers la suprématie continentale semble encore longue, mais cette CAN féminine 2024 aura au moins démontré une chose : en football, rien n’est jamais joué avant le coup de sifflet final.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: radiookapi.net
