Où aller quand les rebelles avancent ? Cette question hante les habitants de Ngululu, dans le groupement Nyamaboko 1er au territoire de Masisi, Nord-Kivu. Depuis vendredi soir, cette localité se vide à un rythme effréné. La chute de l’agglomération voisine de Mulema aux mains des rebelles de l’AFC/M23 a provoqué un exode immédiat. Des familles entières abandonnent tout, emportant seulement l’essentiel, sous la menace de l’avancée des combattants.
La destination ? Le groupement Waloa Yungu, dans le territoire voisin de Walikale. Cet afflux soudain de déplacés Nord-Kivu crée une psychose palpable parmi la population locale. Les nouveaux arrivants, épuisés par leur fuite, se retrouvent entassés dans des conditions inhumaines. Les écoles et églises se transforment en abris de fortune, tandis que des familles d’accueil peinent à partager leurs maigres ressources. Le secrétaire administratif de Waloa Yungu lance un appel urgent : “Nous avons besoin de vivres, de couvertures, de médicaments. Ces gens ont tout perdu dans leur exode.”
Cette crise humanitaire RDC s’aggrave à chaque heure. Pendant que les déplacés cherchent refuge, les détonations résonnent toujours. Des sources locales rapportent une reprise des combats ce samedi matin. Les wazalendo, après s’être repliés vers Ndete, auraient lancé une contre-offensive pour reprendre Mulema. Le crépitement des armes légères et le grondement des armes lourdes maintiennent la région en alerte maximale.
Le conflit Masisi entre dans une phase critique. La stratégie du M23, groupe rebelle toujours actif malgré les dénégations internationales, montre sa capacité à déstabiliser des zones pourtant éloignées du front principal. Walikale, traditionnellement moins touché, subit désormais les contrecoups des combats Walikale voisins. Les autorités coutumières s’inquiètent : “Comment absorber des milliers de personnes sans infrastructures ? L’eau manque, les maladies menacent.”
Les routes de l’exil se remplissent tandis que les organisations humanitaires peinent à accéder aux zones de combat. Cette nouvelle vague de déplacés Nord-Kivu rappelle l’urgence d’une solution politique durable. Combien de villages devront encore être abandonnés avant que la communauté internationale n’intervienne efficacement ? La réponse se perd dans le bruit des armes qui continue de déchirer le ciel du Nord-Kivu.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd