Kinshasa vibre au rythme d’une avancée majeure pour l’inclusion sociale. « C’est une excellente avancée », déclare Mbacke Niang, directeur des programmes mondiaux de CBM International, le visage illuminé par l’espoir après sa rencontre avec Daniel Mukoko Samba, vice-Premier ministre de la RDC. Cette rencontre historique, jeudi dernier, scelle un partenariat crucial pour concrétiser la politique nationale handicap récemment adoptée. Mais au-delà des discours, quel impact concret cette politique aura-t-elle sur le quotidien des 15% de Congolais vivant avec un handicap ?
Dans le bureau feutré du ministère de l’Économie nationale, la délégation de CBM International conduite par Irène Esambo, ministre déléguée chargée des personnes vivant avec handicap, a détaillé une feuille de route ambitieuse. Quatre piliers structurent cet engagement : vulgariser les textes juridiques souvent méconnus, renforcer les capacités institutionnelles fragilisées, appuyer la collecte des données – véritable talon d’Achille des politiques sociales en RDC – et accompagner le développement administratif de la stratégie handicap Congo. Depuis 2019, l’organisation appuie déjà l’axe « inclusion sociale », mais cette nouvelle phase marque un tournant décisif.
« La RDC a adopté il y a deux semaines sa politique nationale pour la promotion et la protection des personnes vivant avec handicap », confirme Irène Esambo, soulignant l’alignement parfait de CBM avec ces instruments majeurs. Derrière ces annonces se cache un défi colossal : transformer des engagements théoriques en actions palpables pour des milliers de Congolais marginalisés. Comment garantir que les textes ne restent pas lettre morte dans les tiroirs des administrations ? La question plane comme une ombre sur l’enthousiasme affiché.
Le vice-Premier ministre a salué « l’engagement sans faille » du président Tshisekedi, mais les associations locales attendent plus que des louanges. Dans les rues de Kinshasa, les personnes handicapées affrontent quotidiennement l’inaccessibilité des transports, la discrimination à l’emploi et le regard pesant de la société. « CBM est un partenaire stratégique », insiste la ministre Esambo, mais le véritable test résidera dans la capacité à irriguer les provinces éloignées où l’exclusion frappe le plus durement.
Fondée en 1908 sur des valeurs chrétiennes, CBM International apporte son expertise mondiale au chevet de la politique nationale handicap RDC. Cette collaboration symbolise une prise de conscience : l’inclusion sociale n’est pas une option, mais un pilier du développement national. Alors que la stratégie entre en phase opérationnelle, un enjeu sociétal majeur se dessine : la RDC parviendra-t-elle à transformer ses engagements en réalité tangible pour ceux que la société a trop longtemps invisibilisés ? L’espoir est permis, mais la vigilance reste de mise.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net