Une vague d’abus militaires secoue le territoire de Bafwasende dans la province de la Tshopo. Depuis plusieurs jours, les populations d’Opienge subissent les exactions répétées de soldats appartenant à l’unité dénommée « Jungle ». Ces violences systématiques transforment la vie locale en cauchemar quotidien.
Le dernier incident en date remonte à deux jours. Deux enseignants de l’école primaire Onali, dans le groupement Waganda, ont été arbitrairement interpellés. Selon des témoignages concordants, ces éducateurs seraient soumis à des séances de torture régulières. Ces méthodes brutales interrogent sur les dérives sécuritaires dans cette zone reculée de la RDC.
Ces abus militaires à Bafwasende ne se limitent pas aux arrestations arbitraires. Des sources locales rapportent des tirs intempestifs sans justification opérationnelle. Plus grave encore, des cas de viols commis contre des femmes dans les champs agricoles auraient été documentés. L’ampleur des violences pousse la communauté à s’interroger : jusqu’où iront ces exactions militaires au Congo ?
Face à cette crise, l’administrateur du territoire Willy Shimbiye confirme la réalité des faits. « La cohabitation entre civils et militaires est devenue intenable », reconnaît-il. La terreur instaurée par l’Unité Jungle RDC a provoqué un exode massif. Une partie des habitants a fui vers un site situé à 110 km sur la route nationale numéro 4, abandonnant leurs terres par peur des persécutions.
L’administrateur a transmis un rapport alarmant au comité provincial de sécurité. Il exige le remplacement immédiat de cette unité militaire par des forces respectueuses des droits humains. Cette demande urgente fait écho à un précédent : il y a deux semaines, un militaire impliqué dans ces agressions aurait été transféré à la prison centrale de Kisangani. Mais cette mesure isolée semble insuffisante face à l’ampleur des tortures à Opienge.
Les exactions militaires au Congo dans cette zone de la Tshopo posent une question cruciale : comment protéger les civils lorsque leurs protecteurs deviennent bourreaux ? La situation à Bafwasende illustre un problème récurrent de discipline au sein des forces armées congolaises. Les autorités provinciales se trouvent désormais sous pression pour rétablir l’ordre et la confiance dans cette région meurtrie.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
