Dans un contexte de tensions régionales persistantes, le porte-parole du gouvernement congolais a lancé un appel à la paix RDC des plus pressants lors d’un échange citoyen organisé à Kinshasa. Patrick Muyaya, s’exprimant devant le réseau « PO NA Congo » et la Synergie pour la transparence des processus de paix, a posé un diagnostic sans concession : la stabilité du pays exige désormais une unité nationale face à ce qu’il qualifie de menace systémique venue du voisin rwandais.
Le discours Patrick Muyaya, teinté d’une urgence patriotique, a martelé que les accords paix durable signés par les autorités de Kinshasa ne porteront leurs fruits qu’à une condition impérative : « Nous devons avoir une ambition commune pour la RDC et reconnaître que les autorités à la tête de la République méritent notre soutien », a-t-il déclaré, précisant que cette mobilisation transcende les clivages partisans pour cibler « un ennemi extérieur qui, depuis trente ans, s’oppose à toute volonté de construire la paix ».
La charge du porte-parole s’est faite plus incisive lorsqu’il a évoqué les racines profondes du conflit RDC Rwanda. Selon lui, une « doctrine » inculquée dès l’enfance aux Rwandais nourrirait cette hostilité structurelle. Une affirmation lourde d’implications géopolitiques, jetant une lumière crue sur l’impasse sécuritaire dans l’Est congolais. Mais à quel prix cette lecture manichéenne risque-t-elle de polariser davantage une région déjà en souffrance ?
L’insistance sur l’unité nationale Congo apparaît comme le pivot stratégique du plaidoyer gouvernemental. Muyaya a fermement déconseillé les divisions intestines et les « critiques non constructives », lançant cette question rhétorique cinglante : « À quoi cela nous mènera-t-il ? ». Pour lui, cette guerre serait autant culturelle que militaire : « une bataille contre l’ignorance de notre identité ». Ne sous-estime-t-on pas ici la complexité des dynamiques internes au profit d’un narratif simplificateur ?
L’événement, organisé par des structures citoyennes, révèle la volonté des autorités d’ancrer leur diplomatie sécuritaire dans l’adhésion populaire. Les références répétées aux mécanismes de paix en cours dessinent en filigrane les limites de la gouvernance actuelle : comment concilier rhétorique de fermeté et recherche effective de solutions multilatérales ? Le pari est audacieux, mais l’absence de détails concrets sur la mise en œuvre des accords évoqués pourrait nourrir le scepticisme.
La prochaine étape consistera à observer comment cet appel à la cohésion nationale résistera aux réalités du terrain. Entre les exigences de transparence des organisateurs de l’événement et la diabolisation d’un adversaire extérieur, la marge de manœuvre semble étroite. La véritable question demeure : cette stratégie de consolidation patriotique parviendra-t-elle à transformer les signatures protocolaires en paix tangible pour les populations de l’Est ? L’avenir immédiat des relations transfrontalières et la crédibilité des institutions congolaises en dépendent directement.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net