Les négociations pour un cessez-le-feu dans la bande de Gaza ont une nouvelle fois buté sur des obstacles majeurs, marquant un échec retentissant des pourparlers de Doha. Jeudi, l’émissaire américain Steve Witkoff a annoncé le rapatriement de son équipe, dénonçant la « manque de volonté » du Hamas et son absence de « bonne foi ». Cet effondrement diplomatique survient alors que la crise humanitaire atteint des niveaux catastrophiques dans l’enclave palestinienne, où la famine menace désormais des centaines de milliers de civils.
« Nous avons décidé de rapatrier notre équipe pour consultation après la dernière réponse du Hamas », a déclaré Witkoff, envoyé spécial pour les missions de paix. Ses propos sans équivoque soulignent une fracture profonde : « Bien que les médiateurs aient déployé des efforts considérables, le Hamas ne semble pas agir de manière coordonnée. » Les États-Unis et leurs partenaires explorent désormais « d’autres options » pour sécuriser la libération des otages et stabiliser Gaza. Cet échec des pourparlers de Doha intervient après que le mouvement islamiste eut présenté mercredi sa réponse à une proposition de trêve de 60 jours – une lueur d’espoir rapidement éteinte.
Face à cette impasse, la réaction internationale s’organise dans l’urgence. Le premier ministre britannique Keir Starmer a convoqué un sommet tripartite avec Paris et Berlin, prévu vendredi. Cette coordination européenne reflète l’exaspération croissante devant l’enlisement du conflit Israël-Hamas, qui ravage Gaza depuis près de deux ans. Comment expliquer cet échec répété des négociations ? Les observateurs pointent l’écart irréconciliable entre les exigences israéliennes de sécurité et les demandes palestiniennes de retrait militaire, dans un contexte où chaque partie accuse l’autre de duplicité.
Pendant ce temps, la crise humanitaire à Gaza franchit des seuils alarmants. Jens Laerke, porte-parole du Bureau de l’ONU pour les affaires humanitaires (Ocha), a dressé un tableau sombre jeudi : « Nous ne savons pas combien de cargaisons d’aide sont bloquées ». L’ONU dénonce l’impossibilité d’accéder aux points de passage militarisés, contrôlés par Israël. « Malgré nos demandes répétées, Israël n’a pas autorisé l’ONU à vérifier les stocks », a-t-il insisté. En réponse, l’armée israélienne affirme que 950 camions attendent en territoire gazoui une distribution par les agences internationales – une version contestée par les travailleurs humanitaires sur le terrain.
Le spectre de la famine plane désormais sur la bande de Gaza, où les réserves alimentaires s’épuisent à un rythme effréné. Les organisations humanitaires alertent sur l’effondrement des réseaux sanitaires et l’impossibilité d’acheminer l’aide vitale. Cette paralysie illustre-t-elle un défaut systémique de coordination ou une stratégie délibérée ? Les accusations croisées entretiennent un climat de méfiance qui aggrave la détresse des civils. Selon l’Ocha, près de 90% de la population gazouie souffre d’insécurité alimentaire aiguë, un chiffre qui pourrait s’envoler sans intervention immédiate.
Alors que les options diplomatiques s’amenuisent, Washington évoque des « alternatives » non précisées pour briser l’impasse. L’échec des négociations de Doha pourrait précipiter une escalade militaire, dans une région déjà en surchauffe. La communauté internationale redoute un scénario cauchemardesque : une famine généralisée couplée à une reprise des combats. Si les capitales occidentales tentent une médiation de dernière minute, le temps presse pour des centaines de milliers de Gazaouis pris au piège d’une crise sans précédent. L’urgence n’est plus seulement humanitaire – elle est désormais existentielle.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: mediacongo.net
