Dans le labyrinthe des négociations congolaises, une lueur d’espoir perce enfin. Le député national Willy Mishiki a rendu hommage ce lundi 22 juillet à l’engagement personnel du président américain Donald Trump et de son émissaire Boulos Masasd, artisans de l’accord de principe scellé à Doha entre Kinshasa et la rébellion du M23. Une médiation américaine au Congo qui pourrait bien marquer un tournant dans ce conflit sanglant qui déchire l’Est depuis des années.
Pourtant, l’élu de Walikale tempère immédiatement les triomphes prématurés. « Aucune partie ne peut se targuer de victoire à ce stade », assène-t-il, soulignant le caractère encore fragile de cette percée diplomatique. Dans son analyse, cet accord M23-RDC ne représente qu’un premier pas sur le chemin escarpé de la paix – un chemin jonché de milliers de civils sacrifiés et de territoires occupés. La question centrale demeure : cette feuille de route tiendra-t-elle face à la complexité du terrain ?
L’audace de Mishiki surgit lorsqu’il plante son drapeau sur l’épineuse question des milices locales. Le parlementaire exige l’intégration urgente des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), ces fameux Wazalendos, dans la suite des négociations. « Cet accord sera encore plus complet si les Wazalendos y étaient impliqués », argue-t-il, martelant qu’une paix durable dans le Kivu passera nécessairement par cette inclusion. Sans eux, prévient-il, toute solution restera lettre morte – un avertissement qui résonne comme un défi lancé aux architectes du processus.
Le calendrier imposé par Washington ajoute une pression palpable. Mishiki révèle les coulisses exigeantes de la médiation américaine au Congo : un cessez-le-feu immédiat devant prendre effet dès le 1er août, condition sine qua non pour le sommet Rwanda-RDC tant attendu à Washington. « D’ici le 25 juillet, les deux chefs d’État doivent se rencontrer », lance-t-il, transformant les prochains jours en ultimatum diplomatique. L’administration Trump joue ici un rôle de catalyseur, mais la balle est désormais dans le camp des dirigeants régionaux.
Reste à savoir si cette feuille de route survivra aux réalités du terrain. La participation des Wazalendos au processus paix constitue un abcès que Kinshasa ne pourra ignorer. Quant au sommet Rwanda-RDC, il s’annonce comme le véritable test de crédibilité des engagements pris. Dans cette partie d’échecs géopolitique, Mishiki positionne les milices locales comme pièce maîtresse – un coup tactique qui pourrait bien déterminer l’issue des négociations. L’Est retient son souffle : la trêve du 1er août sera-t-elle autre chose qu’un vœu pieux sur des terres minées par des années de défiance ?
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net