Le Parlement des jeunes du territoire de Mambasa, dans la province de l’Ituri, a exigé par voie de déclaration publique une indemnisation immédiate des victimes de l’accident Mambasa survenu le 17 juillet dernier près de la localité de Niania Riche. Cet accident tragique, situé à douze kilomètres de Niania-centre, a officiellement provoqué le décès de douze personnes et fait plus de trente blessés, selon les bilans établis par les autorités locales.
Dans un communiqué rendu public mercredi à Mambasa-centre, cette organisation représentative de la jeunesse locale a formellement dénoncé le silence observé par la société minière Kimia Mining, directement mise en cause dans cette affaire. Les investigations préliminaires suggèrent en effet une part de responsabilité de l’entreprise dans le drame, notamment au regard des conditions de transport des victimes. Comment une entreprise minière de cette envergure peut-elle rester sourde aux conséquences humaines d’un tel événement, s’interrogent les observateurs ?
Le Parlement des jeunes Mambasa a révélé que la majorité des personnes décédées dans l’accident Niania Riche étaient des employés de Kimia Mining, exerçant souvent sans contrat formel malgré plusieurs années de service. Cette précarité contractuelle complique considérablement les démarches d’indemnisation pour les familles des victimes, créant une situation juridique et sociale particulièrement épineuse. Selemani Onokoko, président territorial du Parlement des jeunes, a lancé une interrogation cinglante : « Comment comprendre qu’après 12 morts et 31 blessés, aucun responsable de Kimia Mining ne se manifeste pour assumer ses obligations morales et légales ? ».
Face à ce qu’elle qualifie de déni de justice, la structure jeunesse réclame l’ouverture d’enquêtes approfondies sous l’égide du parquet et de l’administration territoriale. L’objectif affiché est de déterminer avec précision la chaîne de responsabilités et d’établir les manquements éventuels ayant conduit à cette tragédie. Des actions citoyennes de protestation à Niania sont explicitement évoquées comme mesure de pression ultime, au cas où aucune réponse concrète ne serait apportée par l’entreprise dans un délai rapproché. Cette menace intervient dans un contexte régional déjà marqué par des tensions récurrentes autour des activités minières.
À ce stade, la société Kimia Mining n’a produit aucune réaction officielle concernant les accusations portées contre elle ni sur la question cruciale de l’indemnisation victimes Ituri. L’absence de prise de position publique alimente les spéculations sur d’éventuelles procédures judiciaires à venir, tandis que les familles des victimes attendent toujours des gestes concrets de reconnaissance et de réparation. Les prochaines quarante-huit heures s’annoncent déterminantes pour l’évolution de ce dossier sensible, sous le regard attentif des organisations de la société civile et des autorités provinciales.
Cette affaire relance le débat sur les obligations sociales des entreprises extractives dans l’est de la République Démocratique du Congo, où les accidents industriels et routiers impliquant des sociétés minières soulèvent régulièrement des questions sur leur Kimia Mining responsabilité. La pression monte désormais sur les instances judiciaires pour qu’elles fassent toute la lumière sur les circonstances exactes de cet accident qui a endeuillé la communauté de Niania Riche.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net