Dans un mouvement stratégique pour réformer le secteur énergétique, les nouvelles structures de prix des produits pétroliers pour les zones Sud et Est de la RDC ont été entérinées ce mardi 22 juillet 2025 à Lubumbashi. Réuni sous l’égide du Ministère de l’Économie nationale au Karavia Pullman, le Comité élargi a acté une différenciation inédite : désormais, les sociétés minières et les consommateurs domestiques relèveront de grilles tarifaires distinctes. Une décision qui marque un tournant dans la structure prix produits pétroliers RDC.
Albert Kasongo Mukonzo, Directeur de Cabinet du Vice-Premier Ministre Daniel Mukoko Samba, a souligné que cette réforme vise à instaurer une transparence économie nationale sans précédent. « L’objectif tripartite est clair : garantir l’équité fiscale, optimiser les recettes publiques et stabiliser l’économie face aux fluctuations de change », a-t-il déclaré. Concrètement, le nouveau mécanisme réduira l’écart entre taux officiel et marché parallèle – un écart qui coûtait annuellement à l’État près de 12% de ses revenus pétroliers selon les estimations techniques.
Quelles retombées pour le citoyen congolais ? La rationalisation des coûts devrait se traduire par une baisse moyenne de 8% à la pompe pour les particuliers d’ici le quatrième trimestre 2025. Pour les industriels, la différenciation des prix carburant secteur minier répond à une demande ancienne de la FEC. Joseph Twite Maloba, Président de la Commission hydrocarbures de la FEC/Haut-Katanga, s’est félicité de cette avancée : « Cette dualité tarifaire est une innovation majeure qui reflète la réalité économique. Nous nous engageons à respecter scrupuleusement la grigue publiée par le Vice-Premier Ministre ».
Sur le plan opérationnel, Célestin Twite, Secrétaire Général à l’Économie, a confirmé que toutes les dispositions techniques sont finalisées pour les carburants terrestres et aéronautiques. La prochaine étape ? L’adoption par arrêté ministériel des structures validées lors de cette validation comité élargi lubumbashi. Parallèlement, un programme de vulgarisation ciblant les miniers du Haut-Katanga et du Lualaba sera déployé d’ici fin août – une nécessité pour contrer les fraudes qui drainent chaque année l’équivalent de 150 millions USD hors des caisses publiques.
Cette réforme pétrolière Haut-Katanga s’inscrit dans un chantier plus vaste engagé depuis 2022. Elle illustre la volonté gouvernementale de maîtriser la chaîne de valeur aval, comme en témoigne la présence du DG de la SNCC aux consultations. En segmentant les marchés, Kinshasa crée un dispositif gagnant-gagnant : les miniers bénéficient d’une prévisibilité accrue tandis que l’État renforce son assiette fiscale. Reste à mesurer l’impact réel sur la compétitivité minière – un secteur qui pèse 28% du PIB national – face aux cours mondiaux volatils.
À moyen terme, cette refonte pourrait servir de modèle pour les zones Ouest, où la structure du GPL vient également d’être ajustée. Une question persiste : cette différenciation tarifaire suffira-t-elle à endiguer la contrebande transfrontalière qui siphonne 30% des approvisionnements ? La réponse dépendra de la rigueur du contrôle aux postes frontières, nouveau maillon clé de cette politique énergétique réinventée.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd