Le système des Nations Unies en République démocratique du Congo franchit une étape stratégique majeure avec l’installation officielle, ce mercredi à Kisangani, de l’Équipe provinciale des Nations Unies (EPNU) dans la province de la Tshopo. Cette initiative, annoncée par Bruno Lemarquis, coordonnateur résident du système onusien, représente la huitième structure de ce type déployée sur le territoire congolais, s’inscrivant dans le cadre de la coordination territoriale des Nations Unies visant à optimiser l’efficacité des interventions humanitaires et de développement.
Cette nouvelle équipe provinciale ONU regroupera les chefs d’agences onusiennes basés à Kisangani, Buta et Isiro, formant ainsi un front unifié pour dialoguer avec les autorités provinciales, les partenaires techniques et financiers, ainsi que les organisations de la société civile. Quelle valeur ajoutée cette coordination apportera-t-elle concrètement aux populations de la Tshopo ? Selon Bruno Lemarquis, l’objectif central est de « renforcer la synergie inter-agences et harmoniser les interventions sur le terrain », notamment sur des thématiques transversales comme le couloir vert de la Tshopo, identifié comme priorité environnementale et économique régionale.
La création de cette EPNU s’aligne sur la stratégie de décentralisation opérationnelle du système onusien en RDC, après des expériences similaires au Nord-Kivu, Sud-Kivu, Ituri et Haut-Katanga. Les agences onusiennes Kisangani devront désormais travailler en étroite concertation pour élaborer des programmes cohérents répondant aux spécificités du territoire. « Le soutien à la planification provinciale du développement concerne toutes les agences », a souligné M. Lemarquis, insistant sur la nécessité d’une réflexion collective pour maximiser l’impact des projets.
La mission opérationnelle de cette équipe provinciale ONU s’articule autour de trois axes fondamentaux : faciliter les actions concertées entre entités des Nations Unies, assurer la cohérence des projets de développement Tshopo, et renforcer les partenariats locaux avec les acteurs clés du territoire. Dans les prochaines semaines, les membres procéderont à l’élection d’un chef d’équipe et de son adjoint, chargés de piloter la mise en œuvre de cette coordination territoriale Nations Unies à l’échelle provinciale.
Cette avancée dans la coordination territoriale Nations Unies intervient dans un contexte où la province de la Tshopo fait face à des défis multidimensionnels, allant de la préservation de sa biodiversité exceptionnelle à la stimulation d’une économie locale durable. L’architecture institutionnelle mise en place permettra-t-elle d’accélérer le développement Tshopo ? Les observateurs locaux espèrent que cette structuration favorisera une meilleure allocation des ressources et une réponse plus adaptée aux besoins spécifiques de cette région au potentiel inexploité.
La réussite de cette initiative ONU RDC dépendra largement de sa capacité à transcender les logiques sectorielles pour créer des synergies tangibles. Alors que la province représente un maillon essentiel dans la stabilité du nord-est congolais, cette coordination renforcée pourrait servir de laboratoire pour de nouvelles formes de coopération décentralisée, à condition que le dialogue avec les autorités locales s’inscrive dans une démarche inclusive et respectueuse des dynamiques territoriales.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net