Une inquiétante épidémie frappe le village de Bafwabango, dans le territoire de Mambasa en Ituri, où trente cas d’une pathologie non identifiée – dont deux mortels – ont été enregistrés en seulement sept jours. Cette maladie présentant des similitudes troublantes avec le Mpox suscite l’alerte des autorités sanitaires locales face à une possible crise sanitaire dans cette zone frontalière stratégique.
Comment une maladie inconnue peut-elle émerger si brutalement ? Le médecin-chef de la zone de santé de Niania, en première ligne face à cette mystérieuse affection, confirme la gravité de la situation. « Nous observons des symptômes complexes qui nécessitent des analyses urgentes », explique-t-il, précisant que des échantillons biologiques ont été acheminés vers le laboratoire de Bunia pour identification. En attendant les résultats, un appel pressant a été lancé à la population : respect strict des mesures d’hygiène, seul rempart contre la propagation.
Les structures médicales de Niania sont submergées par des patients présentant un tableau clinique alarmant. Imaginez des fièvres dépassant 39°C accompagnées d’éruptions cutanées semblables à des cloques, des lésions douloureuses des muqueuses buccales, des céphalées intenses et des myalgies invalidantes. Ces manifestations, qui rappellent étrangement celles du Mpox en RDC, frappent particulièrement le village de Bafwabango, situé au PK 51 à la lisière du Haut-Uélé. Selon des sources de la société civile locale, une vingtaine de malades sont actuellement hospitalisés dans un état critique.
Pourquoi cette zone minière est-elle si vulnérable ? Bafwabango, carrefour d’activités extractives intensives, présente un terrain idéal pour la dissémination virale. La promiscuité dans les sites d’orpaillage, combinée aux déplacements transfrontaliers, crée une « poudrière épidémiologique ». Des députés provinciaux et acteurs sociaux tirent la sonnette d’alarme : « Sans intervention rapide, cette maladie inconnue pourrait dégénérer en catastrophe régionale », s’inquiète un élu de Mambasa présent sur place.
Quels sont les risques réels pour les populations ? Si les recherches du laboratoire de Bunia devraient éclaircir l’origine de l’agent pathogène, les spécialistes redoutent trois scénarios : une nouvelle souche de Mpox, un virus émergent ou une zoonose non répertoriée. Le taux de létalité actuel (6,7%) reste inférieur à celui du Mpox en RDC (environ 10%), mais sa contagiosité inconnue justifie une extrême vigilance. Les professionnels de santé Niania insistent sur la détection précoce : « Tout cas de fièvre avec éruptions doit immédiatement être signalé », martèle un infirmier du centre de santé référent.
Face à cette crise sanitaire à Bafwabango, les recommandations sont claires : isolement strict des suspects, lavage intensif des mains avec du savon ou cendre, désinfection des surfaces et limitation des rassemblements. Les autorités provinciales préparent un plan de contingence incluant la mise en quarantaine du foyer épidémique. Comme le résume un épidémiologiste congolais : « Cette alerte rappelle que notre système de surveillance doit être aussi réactif qu’infaillible face aux menaces invisibles. »
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net