Le territoire de Masisi, au Nord-Kivu, subit depuis quarante-huit heures des affrontements d’une intensité alarmante. Des combats acharnés opposant les rebelles du M23 aux groupes d’autodéfense Wazalendo ont provoqué la fuite massive des populations civiles. Plusieurs villages se retrouvent désormais vidés de leurs habitants, plongés dans une crise humanitaire grandissante.
Selon des témoignages locaux concordants, des détonations d’armes lourdes et légères ont retenti sans discontinuer dès l’aube de ce mercredi 23 juillet. Les secteurs de Katoyi et Osso Banyungu sont particulièrement touchés par ces violences. Des milliers de déplacés de Katoyi cherchent désormais refuge dans les localités avoisinantes, créant une situation d’urgence humanitaire dans la région.
Les combats se sont étendus aux villages de Katobotobo et Luke, dans le groupement Nyamaboko premier. Dans cette zone, une faction des Résistants patriotes congolais (PARECO), dirigée par Mutayomba, affronte directement les rebelles de l’AFC/M23. Les échanges de tirs, qui avaient déjà secoué la région lundi 21 juillet, ont repris avec virulence mardi avant de gagner du terrain.
Dès ce mercredi matin, des affrontements osso banyungu ont éclaté dans le village Mbizo, situé dans le groupement Ufamandu premier. Cette escalade des violences accentue la pression sur les civils pris au piège des lignes de front. Parallèlement, la situation demeure tendue dans les villages de Karoba, Bukumbiriri et Katuunda, où une autre faction du PARECO commandée par Kigingi aurait repoussé une offensive du M23 mardi soir.
Le bilan matériel est déjà lourd : trois maisons appartenant à des civils ont été réduites en cendres lors de ces affrontements. Les combats masisi nord-kivu créent un climat de terreur permanente. Comment les autorités comptent-elles protéger les populations vulnérables ? La question reste sans réponse tangible alors que les déplacés affluent vers des zones déjà surpeuplées.
Le conflit M23 wazalendo montre une recrudescence inquiétante dans cette partie du Nord-Kivu. Les sources locales décrivent une situation extrêmement volatile, où chaque heure apporte son lot de nouveaux déplacements et de destructions. La crise humanitaire à Masisi atteint des proportions alarmantes, nécessitant une intervention urgente des acteurs humanitaires. Les routes d’accès étant coupées par les combats, l’aide peine à atteindre les populations sinistrées.
Cette nouvelle flambée de violence soulève des interrogations cruciales sur l’efficacité des mécanismes de protection des civils dans l’est de la RDC. Alors que les combats se poursuivent sans relâche, les communautés locales appellent à un déploiement renforcé des forces de stabilisation. L’urgence absolue reste la sécurisation des corridors humanitaires pour éviter une catastrophe humaine plus ample dans ce territoire meurtri.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net