Dans un communiqué rendu public ce 22 juillet par la MONUSCO, les facilitatrices mandatées par l’Union Africaine, Sahle-Work Zewde (ex-présidente éthiopienne) et Catherine Samba-Panza (ancienne cheffe d’État centrafricaine), ont exprimé leur satisfaction quant aux résultats obtenus lors de leur première phase de mission à Kinshasa. Cette facilitation paix RDC, déployée du 14 au 19 juillet, visait à jeter les bases d’une solution politique durable face à la crise sécuritaire récurrente dans l’Est du pays.
Les consultations politiques à Kinshasa ont permis aux deux médiatrices de rencontrer les plus hautes autorités congolaises, dont le président Félix Tshisekedi et la Première ministre Judith Suminwa. Les échanges ont porté sur les mécanismes de justice transitionnelle et les stratégies de cohésion nationale, deux piliers jugés essentiels pour une paix pérenne. Comment ignorer l’urgence alors que les provinces orientales subissent depuis des décennies les affres des groupes armés ?
La mission UA Congo a adopté une approche inclusive en intégrant les voix des victimes et des communautés affectées. Une rencontre émouvante s’est tenue avec des survivantes de violences sexuelles représentées par le FONAREV, soulignant la nécessité d’une justice centrée sur les victimes. Les ex-présidentes ont également dialogué avec la jeunesse, les chefs coutumiers et les organisations de la société civile, reconnaissant leur rôle crucial dans le tissu social congolais.
Cette médiation inédite, menée par des figures féminines ayant connu des défis similaires dans leurs pays respectifs, s’est également étendue aux acteurs humanitaires et religieux. Ces derniers, souvent en première ligne dans les zones de conflit, apportent un éclairage précieux sur les réalités du terrain. Leur implication dans le processus de réconciliation nationale apparaît comme un levier indispensable pour la réussite de la facilitation.
Si les détails concrets des avancées évoquées restent à préciser, cette phase initiale pose les jalons d’un dialogue structuré. L’expérience des facilitatrices en matière de résolution de crises régionales constitue un atout majeur face à la complexité de la crise Est RDC. Quels mécanismes de suivi seront instaurés pour transformer ces consultations en actions tangibles ? La question demeure ouverte alors que la mission devrait entrer dans une nouvelle phase opérationnelle.
L’Union Africaine, par ce déploiement de haut niveau, réaffirme son engagement dans la recherche de solutions endogènes aux conflits du continent. Toutefois, l’efficacité durable de cette médiation dépendra de la capacité à impliquer tous les belligérants, y compris les groupes armés non-étatiques qui sèment la terreur dans le Kivu. La prochaine étape de cette facilitation paix RDC s’annonce déterminante pour juguler une crise aux ramifications transnationales.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net