Une réduction de 22% des violations des droits humains a été enregistrée en République Démocratique du Congo au cours du mois de mai 2025. Selon le dernier rapport du Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH), 427 cas ont été documentés contre 547 le mois précédent. Cette amélioration statistique masque-t-elle pour autant une situation apaisée ?
La réalité sur le terrain demeure extrêmement préoccupante. Plus de huit violations sur dix (81%) sont survenues dans des zones en proie aux conflits armés. Le Nord-Kivu reste l’épicentre de ces violations avec 231 cas recensés, suivi du Sud-Kivu (68 cas) et de l’Ituri (47 cas). Ces provinces continuent de payer un lourd tribut à l’insécurité.
Les groupes armés ont été identifiés comme les principaux auteurs de ces violations des droits humains en RDC, responsables de 68% des incidents documentés. Le Mouvement du 23 mars (M23), soutenu par les forces armées rwandaises selon les Nations Unies, arrive en tête avec 113 violations. Il est suivi par les groupes Wazalendo, divers Maï-Maï, et la milice CODECO. Cette prédominance souligne l’impact persistant des acteurs non étatiques sur la sécurité des civils.
Les agents de l’État ne sont malheureusement pas en reste. Les forces gouvernementales, incluant la Police nationale congolaise (PNC) et les Forces armées de la RDC (FARDC), sont impliquées dans 31% des violations des droits humains documentées en mai 2025. Cette implication continue des institutions censées protéger la population interroge sur l’efficacité des mécanismes de contrôle interne.
Une légère amélioration est notée concernant les violences sexuelles liées au conflit. Seize incidents affectant 26 victimes adultes ont été recensés, principalement au Nord-Kivu et au Sud-Kivu. Bien qu’en baisse, ces chiffres rappellent la vulnérabilité constante des femmes et des filles dans les régions en crise.
L’espace civique montre également des signes de fragilité. Le BCNUDH a documenté des arrestations arbitraires, notamment visant des acteurs politiques affiliés au Parti du Peuple pour la reconstruction et le développement (PPRD). Ces restrictions des libertés fondamentales menacent le dialogue démocratique.
Face à ce bilan mitigé, le BCNUDH lance un appel pressant aux autorités congolaises. L’institution onusienne demande une intensification des efforts pour protéger les populations civiles, particulièrement dans l’Est du pays. Le renforcement de l’État de droit et la traduction en justice des auteurs présumés de violations sont présentés comme des impératifs incontournables pour rompre le cycle de l’impunité. La crédibilité des prochaines étapes des autorités sera scrutée à l’aune de ces recommandations.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net