Alors que la circulation de faux diplômes mine la crédibilité de l’enseignement supérieur congolais, une innovation technologique vient bouleverser le paysage éducatif. La Ministre d’État Raissa Malu Dinanga a officiellement présenté au Conseil des ministres la plateforme e-diplôme, une solution radicale fondée sur la blockchain. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du Plan National du Numérique Horizon 2025 du Président Tshisekedi, qui vise à réduire la fracture numérique tout en modernisant les institutions.
Concrètement, comment cette plateforme www.diplome.cd fonctionne-t-elle ? Elle repose sur une technologie de blockchain, garantissant l’infalsifiabilité des documents académiques. Les diplômés pourront désormais accéder à tout moment à leurs attestations numériques, tandis qu’employeurs, universités et ambassades pourront en vérifier l’authenticité en quelques clics. Un archivage sécurisé prévient également toute perte de données, même lors de mises à jour du système.
La Ministre Malu ne cache pas ses ambitions : “Cette avancée majeure positionne la RDC comme modèle de gouvernance en Afrique Centrale”. Les impacts attendus sont triples : éradication de la fraude aux diplômes qui gangrène le marché de l’emploi, regain de crédibilité internationale pour les universités congolaises, et autonomisation des diplômés disposant désormais d’une preuve indélébile de leurs compétences. Une question se pose cependant : cette technologie suffira-t-elle à enrayer les réseaux de faussaires spécialisés dans la contrefaçon de documents officiels ?
Le timing de cette réforme n’est pas anodin. Dans un pays où certains individus ont fait commerce de faux parchemins académiques, cette plateforme e-diplôme RDC constitue un rempart technologique sans précédent. Elle répond aussi à l’injonction présidentielle de moderniser l’administration via le numérique. Comme le rappelle le Plan National du Numérique, la sécurisation des contenus numériques est l’un des quatre piliers stratégiques pour transformer la société congolaise.
Reste le défi de l’accessibilité. Bien que les diplômes papiers demeurent disponibles, cette modernisation éducation congolaise suppose un accès internet fiable pour tous les diplômés. Un enjeu crucial dans un pays où la connectivité reste inégale. La réussite de cette sécurisation diplômes RDC dépendra donc de la généralisation des infrastructures numériques à travers le territoire. Si ce défi est relevé, la RDC pourrait effectivement devenir un laboratoire de la souveraineté numérique éducative en Afrique, montrant comment la technologie peut préserver l’intégrité des savoirs.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd