La République Démocratique du Congo fait face à une recrudescence alarmante de choléra, avec plus de 35 000 cas enregistrés depuis le début de l’année selon les derniers chiffres du ministère de la Santé publique. Cette maladie, souvent qualifiée de « maladie des mains sales », continue de se propager à travers le territoire national, soulevant des inquiétudes majeures pour la santé publique congolaise.
Comment expliquer cette propagation fulgurante ? Le choléra, infection bactérienne aiguë, se transmet principalement par l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés. Dans un contexte où les infrastructures d’assainissement restent précaires dans plusieurs régions, particulièrement en période d’inondations, le bacille Vibrio cholerae trouve un terrain propice à sa dissémination. Les symptômes initiaux – diarrhées aqueuses brutales et vomissements – peuvent entraîner une déshydratation sévère mortelle en moins de 24 heures sans traitement approprié.
Face à cette urgence sanitaire, le gouvernement dirigé par la Première ministre Judith Suminwa a adopté une feuille de route stratégique lors du Conseil des ministres du 18 juillet, sous l’impulsion du Président Félix Tshisekedi. Ce plan structuré autour de quatre piliers fondamentaux représente une avancée significative dans la lutte contre l’épidémie de choléra en RDC. Le premier axe priorise la réponse immédiate et l’assistance humanitaire, tandis que le second pilier mise sur la coordination et la communication pour modifier durablement les comportements à risque.
Saviez-vous qu’une simple habitude comme le lavage des mains au savon pourrait réduire de 50% les risques de contamination ? C’est précisément sur ces changements comportementaux que la stratégie gouvernementale compte s’appuyer, combinés à des actions structurelles. Le troisième pilier prévoit ainsi le renforcement des mécanismes de prévention et de gestion des catastrophes à tous les niveaux administratifs, tandis que le quatrième axe déclenche des travaux d’assainissement et de lutte antiérosive.
Pour garantir l’application transversale de cette feuille de route santé, une commission ad hoc a été constituée sous la supervision directe de la Première ministre. Six ministères stratégiques y sont impliqués : Intérieur et Sécurité, Environnement, Ressources hydrauliques, Santé publique, Affaires sociales et Communication. Cette approche multisectorielle répond à une réalité implacable : vaincre le choléra nécessite bien plus qu’une intervention médicale isolée.
L’espoir se renforce avec l’engagement annoncé des partenaires internationaux. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’UNICEF et Médecins Sans Frontières ont confirmé leur soutien technique et logistique dans la mise en œuvre de ce dispositif. Leurs expertises complémentaires couvriront notamment la surveillance épidémiologique, l’accès à l’eau potable et les campagnes de vaccination orale ciblées.
Que peuvent faire concrètement les citoyens face à cette épidémie de choléra ? En complément des actions gouvernementales, chaque Congolais est appelé à adopter des mesures préventives élémentaires : purification systématique de l’eau de consommation, lavage rigoureux des mains avant toute manipulation alimentaire, et consultation immédiate dès l’apparition des premiers symptômes. Comme le rappellent les spécialistes, une solution de réhydratation orale administrée précocement sauve des vies dans plus de 99% des cas.
Cette mobilisation nationale et internationale contre les cas de choléra au Congo marque un tournant décisif. Si les défis restent immenses – notamment dans les zones reculées affectées par les inondations – la feuille de route offre désormais un cadre cohérent pour inverser la tendance. L’efficacité de sa mise en œuvre dans les prochaines semaines sera déterminante pour protéger les populations vulnérables et renforcer durablement la résilience sanitaire du pays.
Article Ecrit par Amissi G
Source: mediacongo.net