Une vague de violence a submergé la localité de Lopa, territoire de Djugu, ce lundi matin. Des centaines de miliciens de la CODECO ont lancé une attaque surprise contre les positions de la milice Zaïre. L’assaut s’est produit à une trentaine de kilomètres au nord de Bunia, épicentre des tensions en Ituri. Les coups de feu nourris ont retenti dès les premières lueurs, paralysant la circulation sur la route nationale numéro 27.
La panique s’est immédiatement emparée des habitants. Face à l’intensité des combats, de nombreux civils ont fui vers le lieu-dit Barrière ou les sites de déplacés environnants. D’autres sont restés confinés chez eux, redoutant d’être pris pour cible dans ce conflit armé qui déchire la région. Comment de tels affrontements peuvent-ils encore éclater malgré les accords de paix ?
Les assaillants justifient leur offensive par les agissements récents de la milice Zaïre. Selon la CODECO, cette faction alliée à la Convention pour la révolution populaire (CRP) aurait intensifié ses attaques, menaçant directement le protocole d’Aru 2. Ce cadre de paix, signé par plusieurs groupes armés, semble vaciller sous la pression des récentes violences à Bunia et ses environs.
À la mi-journée, aucun bilan officiel n’avait été communiqué. Pourtant, des témoignages concordants font état de pillages systématiques. Les combattants Zaïre auraient tenté de se dissimuler parmi les civils, complexifiant la situation sécuritaire. Les forces armées de la RDC (FARDC), pourtant déployées dans la zone, ne sont pas intervenues durant les premières heures de l’affrontement. Cette inertie interroge sur la maîtrise du terrain par les autorités.
En réaction, la MONUSCO a immédiatement intensifié ses patrouilles dans le secteur de Djugu. Le mandat de protection des civiles prend tout son sens face à cette escalade. La mission onusienne tente d’établir un périmètre de sécurité autour des zones habitées, mais son action reste limitée par l’imprévisibilité des milices.
Cette attaque survient dans un contexte déjà explosif. La veille, des affrontements opposant la milice Zaïre au FPIC avaient éclaté à Limani, territoire d’Irumu. Ces violences croisées alimentent les craintes d’une extension du conflit à travers l’Ituri. Sans réaction rapide des FARDC et de la communauté internationale, l’embrasement régional paraît inévitable. La MONUSCO parviendra-t-elle à empêcher cette contagion de la violence ?
Les tensions entre groupes signataires du protocole d’Aru fragilisent l’équilibre précaire de la région. L’attaque de Lopa démontre la porosité des cessez-le-feu dans cette partie orientale de la RDC. Les populations civiles, prises en étau entre ces factions rivales, paient le prix fort de ces rivalités. Leur sécurité exige une coordination renforcée entre les FARDC et les casques bleus pour désamorcer l’engrenage des représailles.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net