La signature de la Déclaration de principes entre le gouvernement congolais et la rébellion de l’AFC/M23 à Doha ce 19 juillet 2025 constitue un pivot stratégique dans le laborieux processus paix Est Congo. Alors que certains y décèlent une capitulation déguisée, le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya balaie ces allégations d’un revers de main cinglant : « La RDC ne recule pas, elle impose ses conditions », martèle-t-il dans les colonnes du Quotidien, soulignant que les lignes rouges constitutionnelles et onusiennes demeurent inviolables.
Cette signature accord gouvernement rebelles, fruit de médiations américano-qataries entamées à Washington fin juin, dessine une cartographie inédite de sortie de crise. Le retrait vérifiable des combattants du M23, la restauration intégrale de l’autorité étatique et la protection des civils forment le socle non-négociable de l’accord, tel que le présente EcoNews. Une « boussole » diplomatique, selon les termes de Muyaya, visant à démanteler l’économie de guerre qui saigne le Kivu depuis deux décennies.
Pourtant, derrière l’optimisme affiché par Le Phare qui salue le « pari gagné » de Félix Tshisekedi après un marathon diplomatique de Nairobi à Pretoria, subsistent des zones d’ombre tenaces. La Référence Plus rappelle que ces négociations paix RDC suscitent des interprétations divergentes, où « chacun plaide pour sa chapelle » tandis que les populations de l’Est, otages des milices soutenues par Kigali, n’attendent que des actes concrets. L’Accord M23 RDC parviendra-t-il à conjurer le spectre des précédents échecs ?
L’architecture de paix se construit désormais sur deux piliers jumeaux : l’engagement avec le Rwanda scellé à Washington, et le dialogue direct avec les rebelles concrétisé à Doha. Infos 27 y décèle une habile manœuvre de Kinshasa pour reprendre la main sur le dossier sécuritaire, isolant les fauteurs de troubles « qui préfèrent entretenir le chaos par calcul ou intérêt ». Reste que la Prospérité met en garde contre les pièges de l’après-signature : le diable se nichera dans l’application territoriale des principes, particulièrement dans le retrait effectif des combattants et le rétablissement de l’administration civile.
Si La Prospérité évoque des « horizons d’espoir » se dessinant à l’Est, l’hebdomadaire souligne avec justesse que le chemin vers la stabilité durable demeure semé d’embûches. Les prochaines semaines seront décisives pour vérifier si le M23, dont les liens avec Kigali ne sont plus à démontrer, acceptera de désarmer sans contreparties politiques. Tshisekedi joue ici son crédit international sur l’autel de la paix congolaise. Un pari risqué, mais nécessaire, alors que le temps presse pour des millions de civils pris en étau entre groupes armés et indifférence internationale.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net