Une avancée décisive pour la paix au Tanganyika. Le groupe armé Fimbo na Fimbo a formellement annoncé, jeudi 17 juillet, son adhésion au Processus de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (P-DDRCS). Cette reddition structurée marque un tournant dans une province longtemps minée par les violences.
Michel Bitonto, leader du mouvement, a scellé cet engagement lors d’une rencontre cruciale avec le point focal provincial du DDRCS à Kalemie. Les discussions ont acté la volonté irréversible des combattants d’emprunter la voie de la réintégration. Désormais, le groupe s’astreint à suivre méthodiquement les étapes du programme : identification exhaustive des ex-combattants, collecte des armes, puis démobilisation effective.
Cette démarche s’inscrit dans un contexte de pacification accélérée. Déjà, le 25 mai dernier, une centaine de miliciens de Fimbo na Fimbo s’étaient rendus aux autorités provinciales. Fusils, armes blanches et munitions avaient alors été remis – geste symbolique annonciateur de la capitulation actuelle. La province du Tanganyika peut-elle enfin tourner la page des conflits armés ?
La réintégration communautaire des anciens combattants bénéficiera d’un cadre opérationnel robuste. Un projet ambitieux, lancé le 9 juillet par un consortium regroupant UNICEF, OIT et FAO, cible spécifiquement Kalemie et Nyunzu. Ces territoires, érigés en zones pilotes du DDRCS, verront se déployer des programmes socioéconomiques structurants pour faciliter le retour à la vie civile.
Les autorités locales saluent une dynamique irréversible. « L’adhésion de Fimbo na Fimbo au DDRCS n’est pas un simple protocole. C’est l’aboutissement de mois de médiation et la preuve que la réintégration en RDC passe par des solutions endogènes », confie une source gouvernementale sous couvert d’anonymat. Le processus engagé à Kalemie pourrait servir de modèle pour d’autres foyers de tension dans l’est du pays.
Reste désormais la phase critique du désarmement tangible. Si la reddition de mai avait permis la collecte d’armes à feu et de couteaux traditionnels, l’opération à venir s’annonce plus vaste. Le suivi des ex-combattants, pierre angulaire de la stabilisation, mobilisera les équipes du DDRCS sur le terrain. La réussite de cette réintégration conditionnera la paix durable dans le Tanganyika.
Cette avancée intervient alors que la province pansait encore les plaies des conflits intercommunautaires. Le ralliement de Fimbo na Fimbo au programme national ouvre une ère nouvelle. La démobilisation effective des miliciens et leur transformation en acteurs économiques constitueront le vrai test de cette trêve historique.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net