Dans un coup d’éclat diplomatique, Kinshasa s’apprête à devenir l’épicentre du débat parlementaire continental. La signature ce 19 juillet d’un protocole d’accord entre Vital Kamerhe, Jean-Michel Sama Lukonde et Idi Gado Boubacar, secrétaire général de l’Union Parlementaire Africaine (UPA), ouvre la voie à la tenue de la 47e Conférence des présidents des parlements africains du 18 au 22 novembre. Un événement majeur qui couronnera la prise de présidence de l’UPA par la RDC, après validation lors de la 83e session à N’Djamena. La capitale congolaise, souvent critiquée pour ses défis infrastructurels, saura-t-elle incarner ce nouveau leadership panafricain ?
Le document scellé engage les parties sur des « dispositions logistiques et diplomatiques » cruciales, selon la communication de l’Assemblée nationale. Idi Gado Boubacar a salué des « conditions idéales » et un « travail administratif approfondi », évoquant avec satisfaction les préparatifs congolais. Cette validation tranche avec les habituels doutes entourant l’organisation de grands sommets en Afrique centrale. Le Secrétaire Général de l’UPA insiste : « Des thèmes vitaux seront débattus : souveraineté nationale, gouvernance numérique, droits des femmes et autonomie énergétique ».
« C’est autour de ces questions structurantes pour notre continent que les Présidents des parlements africains échangeront. L’autonomie énergétique notamment interpelle tous les États membres », a-t-il martelé.
Ces assises historiques positionnent la RDC au carrefour de la coopération interparlementaire, alors que le Comité Exécutif de l’UPA – organe directeur de l’Union – tiendra simultanément sa 84e session. Créée en 1976 pour fédérer les parlements nationaux dans « un esprit de solidarité africaine », l’institution offre à Kinshasa une tribune inédite. La diplomatie parlementaire congolaise joue ici son crédit : sa capacité à orchestrer des débats sur la paix régionale et les transitions démocratiques sera scrutée à la loupe.
Derrière les discours protocolaires, l’enjeu dépasse la simple logistique. En héritant de la présidence de l’UPA, la RDC endosse un rôle de pilier dans la gouvernance législative continentale. Un défi redoutable pour un pays aux institutions souvent fragilisées, mais aussi une opportunité de redéfinir son influence géopolitique. Le Parlement africain RDC devra désormais incarmer cette ambition, tandis que les questions de souveraineté – particulièrement sensibles dans l’est du pays – figureront en tête de l’agenda.
Reste à savoir comment les parlementaires congolais convertiront cette présidence symbolique en levier concret. La Conférence UPA Kinshasa servira de test décisif : sa gestion des débats sur le numérique et l’énergie révélera la maturité de la diplomatie parlementaire locale. Dans l’immédiat, Jean-Michel Sama Lukonde et Vital Kamerhe ont remporté la première manche en sécurisant l’événement. Gageons que les mois à venir confirmeront – ou infirmeront – cette dynamique prometteuse pour le rayonnement institutionnel de la RDC.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd