Comment fonctionner quand même l’achat de craies devient mission impossible ? Dans la province éducationnelle Maniema 1, chefs d’établissements et enseignants vivent un cauchemar administratif depuis quatre mois. L’Intersyndicale de l’Éducation nationale tire la sonnette d’alarme sur des retards catastrophiques dans l’allocation des fonds écoles province Maniema 1, paralysant progressivement le système scolaire.
Raphaël Shembe Loponde, président de l’Intersyndicale Education nationale, expose une réalité amère : « Avant, la prime de gratuité et les frais de fonctionnement arrivaient ensemble. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Il arrive qu’on ne sache même plus acheter des craies. » Ce retard paiement enseignants Maniema handicape lourdement les établissements, transformant la gestion quotidienne en parcours du combattant.
Mais le plus troublant réside dans une discrimination bancaire inédite. Tandis que les enseignants affiliés à CARITAS ou Rawbank perçoivent leurs dus normalement, ceux dépendant de la TMB sont abandonnés à leur sort. Cette inégalité banques enseignants RDC creuse un fossé inacceptable au sein du corps professoral. Comment expliquer qu’une même profession subisse des traitements si diamétralement opposés selon leur établissement bancaire ?
Les conséquences sur le terrain sont palpables. La crise fonctionnement écoles RDC atteint un seuil critique au Maniema où les directeurs d’écoles naviguent à vue. Sans ressources prévisibles, impossible de planifier l’entretien des bâtiments, le remplacement du matériel pédagogique ou même les dépenses les plus élémentaires. Cette précarité organisée sape méthodiquement la qualité de l’enseignement dispensé aux élèves.
Face à cette urgence, l’Intersyndicale exige des réponses claires. Où se situe exactement le blocage ? Au niveau de la banque TMB elle-même ou dans les méandres du circuit de décaissement public ? Le gouvernement provincial et national sont interpellés pour une intervention immédiate. Car derrière ces retards techniques se profile une question fondamentale : jusqu’à quand tolérera-t-on que l’avenir des enfants pâtisse de dysfonctionnements administratifs ?
La situation révèle une faille systémique dans la gestion des fonds éducatifs. Si des correctifs rapides ne sont pas apportés, c’est toute la crédibilité de la gratuité de l’enseignement en RDC qui risque d’être entachée. Les enseignants, eux, continuent d’attendre. Entre découragement et colère sourde, ils maintiennent tant bien que mal les cours, espérant que leur cri d’alarme sera enfin entendu par ceux qui détiennent les clés des finances publiques.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net