La commune rurale de Walikale et le centre commercial de Mubi, au Nord-Kivu, font face à une rupture de stocks de carburant sans précédent. Selon l’association des vendeurs de carburant locale, cette pénurie carburant Walikale résulte directement de l’état de délabrement avancé du tronçon Osso-Lubutu dans la province voisine du Maniema. Plusieurs camions citernes transportant des hydrocarbures sont immobilisés depuis des semaines à Okoku, créant un goulot d’étranglement dans l’approvisionnement de toute la région.
Sur le terrain, les conséquences sont immédiates et palpables. Les stations-service affichent des pompes vides tandis que les revendeurs informels, communément appelés “Kadafi”, ne peuvent plus satisfaire la demande. Face à cette crise carburant RDC, les propriétaires de véhicules se voient imposer depuis mardi un rationnement drastique : un litre maximum par client, malgré une flambée des prix. Le carburant, cette artère vitale de l’économie locale, se transforme en denrée rare.
Les chiffres témoignent de l’emballement inflationniste : le litre est passé de 5.000 à 6.500 francs congolais dans les stations officielles, et de 5.500 à 7.000 Fc chez les revendeurs de rue. Une hausse vertigineuse de 30% qui alourdit le coût de la vie dans une région déjà vulnérable. Cette envolée des prix carburant Nord-Kivu frappe de plein fouet les transports, l’agriculture et le petit commerce, menaçant de paralysie l’ensemble de l’activité économique.
La situation critique des camions citernes bloqués Maniema révèle un problème infrastructurel chronique. La route Osso-Lubutu dégradée, véritable colonne vertébrale économique, est devenue impraticable après les intempéries. “Des bourbiers de plusieurs mètres bloquent le passage”, déplore un responsable de l’association des vendeurs. Sans intervention urgente pour sécuriser cet axe, c’est l’ensemble de la mobilité régionale qui risque l’asphyxie. Jusqu’à quand les populations devront-elles subir cette hémorragie économique ?
Les appels à l’action se multiplient. L’association exhorte les autorités de Walikale et de Lubutu à une collaboration transprovinciale inédite. “Il faut une intervention coordonnée pour désenclaver cet axe vital”, insiste un porte-parole, soulignant que chaque jour perdu aggrave l’impact sur le vécu quotidien des citoyens. La réhabilitation d’urgence des portions les plus critiques s’impose comme seule parade à une paralysie totale.
Cette crise multidimensionnelle illustre la vulnérabilité des chaînes d’approvisionnement dans les zones reculées de la RDC. Alors que le pays mise sur le développement de ses ressources minières et agricoles, l’état des infrastructures routières reste le maillon faible. La route Osso-Lubutu dégradée n’est pas qu’un problème local : elle symbolise les goulots d’étranglement qui entravent le décollage économique du Grand Kivu. Sans solution rapide, cette pénurie pourrait s’étendre à d’autres territoires, transformant une crise locale en onde de choc régionale.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd