Des détonations d’armes lourdes ont ébranlé Tchomia et ses environs ce vendredi 18 juillet aux aurores. Dans le territoire de Djugu, en Ituri, des affrontements violents ont opposé les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) aux combattants de la Convention pour la révolution populaire (CRP). Cette milice, dirigée par Thomas Lubanga, ancien chef de guerre condamné par la CPI, a lancé une offensive coordonnée contre des positions militaires stratégiques.
Selon des sources sécuritaires opérant dans la zone, les hostilités ont débuté vers 5 heures locales. Des éléments de la CRP en divagation ont pris pour cible une position de la force navale des FARDC à Nyamamba, sur les rives du Lac Albert. L’objectif présumé des miliciens ? S’emparer d’armes et de munitions pour ravitailler leur mouvement insurgé. Un intense échange de tirs a suivi, durant près d’une trentaine de minutes, avant que les soldats gouvernementaux ne repoussent l’assaut initial.
Mais la menace persistait. En fuite, les combattants de Lubanga ont immédiatement redirigé leurs forces vers le village voisin de Mbogi. Une seconde attaque a visé une autre position des FARDC dans ce secteur clé du conflit de Djugu. Là encore, la réponse militaire s’est avérée décisive. Les assaillants ont été mis en déroute après un nouvel accrochage, selon des témoignages recoupés. Comment ces groupes armés parviennent-ils à maintenir une telle capacité offensive malgré les opérations de sécurisation ?
Aucun bilan officiel des combats n’a été communiqué par les autorités à l’heure où nous écrivons. Cependant, les répercussions humanitaires sont déjà tangibles. Des sources locales rapportent un mouvement massif de populations civiles fuyant les zones de combat. Des centaines de familles se dirigeraient vers Tchomia-centre et les villages périphériques considérés comme plus sûrs. Cet exode soudain aggrave la crise des déplacements en Ituri, province minée par des conflits récurrents.
La résurgence des activités de la CRP interroge sur la persistance des groupes armés dans cette région. Thomas Lubanga, figure notoire du conflit iturien, semble reconstituer des forces malgré son emprisonnement passé. Les FARDC maintiennent pourtant un dispositif sécuritaire renforcé dans le territoire de Djugu, théâtre de violences chroniques. Cette nouvelle escalade à Tchomia démontre-t-elle des failles dans le maillage sécuritaire ou une adaptation tactique des miliciens ?
Les opérations de sécurisation se poursuivaient en fin de journée, selon nos informations. La situation reste extrêmement volatile dans ce secteur frontalier du Lac Albert, où la circulation des armes et des combattants demeure un défi permanent. Les humanitaires sur place s’inquiètent d’une détérioration rapide des conditions de vie des déplacés. Les besoins en abris, nourriture et soins médicaux augmentent alors que l’accès aux zones touchées par les affrontements reste limité pour les organisations d’aide.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net