Kinshasa, ce mercredi 16 juillet 2025, palpite au son des percussions ancestrales et des mélodies modernes. Au Centre Culturel et Artistique de l’Afrique Centrale, le Président Félix Tshisekedi a ouvert la première édition du Festival Mondial de la Musique et du Tourisme (FMMT) devant une mosaïque de délégations internationales. L’atmosphère électrique, chargée d’une énergie créative palpable, rappelait le battement de cœur de la rumba congolaise – ce patrimoine immatériel de l’humanité désormais au centre d’une ambitieuse diplomatie culturelle.
Dans un discours empreint de conviction, le chef de l’État a tissé des liens audacieux entre culture et géopolitique. « Ce festival incarne notre volonté de mobiliser les forces créatives nationales et de projeter une image renouvelée de la RDC », a-t-il déclaré, soulignant comment ce événement culturel stratégique s’inscrit dans sa politique de renforcement du soft power rdc. Sa voix, portée par la gravité de l’enjeu, résonnait comme un appel à faire de la musique un pont entre les peuples.
La thématique « La route de la Rumba pour la paix en RDC » n’est pas un simple slogan. Elle transforme ce festival musique tourisme kinshasa en laboratoire d’harmonie sociale. « Véritable carrefour d’échanges, cette célébration de la diversité met en lumière la musique comme moteur de dialogue et catalyseur économique », a martelé Tshisekedi. Une vision partagée par la Ministre de la Culture Yollande Elebe, pour qui ce rendez-vous agit comme « une plateforme diplomatique forgeant des liens solides entre continents ».
L’aspect économique n’est pas en reste. Didier M’pambia, ministre en charge du tourisme, a rappelé avec force combien ce secteur fut jadis un puissant levier de lutte contre la pauvreté. « Le tourisme est un facteur d’inclusion pour les populations vulnérables », a-t-il insisté, soulignant sa transversalité comme antidote aux crises. Quel meilleur symbole que ces circuits culturels prévus durant trois jours ? Les participants sillonneront Kinshasa en bus, du mythique Matonge – sanctuaire de la rumba congolaise patrimoine – au Mémorial Lumumba, en passant par le stade Tata Raphaël, théâtre du combat historique Ali-Foreman.
Dès ce premier soir, l’esplanade du Palais du Peuple vibrait aux accents de Fally Ipupa et Gaz Mawete, leurs voix envoûtantes mêlant tradition et modernité. Galy Garvey a offert une performance où chaque note semblait tisser un fil d’or entre le passé glorieux et l’avenir prometteur de la scène musicale congolaise. Demain, une excursion sur le fleuve Congo – quatre à cinq heures de navigation ponctuées de sets live et de buffets – incarnera physiquement cette idée de voyage culturel comme vecteur de tourisme paix rdc.
Co-organisé avec ONU Tourisme, ce festival n’est pas qu’une fête éphémère. Il s’ancre dans le Programme d’Action pour l’Afrique, valorisant les industries créatives et l’autonomisation de la jeunesse. Les conférences et expositions parallèles dessinent les contours d’une nouvelle ère où la culture devient colonne vertébrale du développement. En inscrivant la rumba au patrimoine mondial, la RDC redécouvrait ses racines ; avec le FMMT, elle en fait des branches vivaces connectées au monde. La mélodie de l’unité nationale, portée par le souffle du fleuve et le groove des guitaristes, résonnera-t-elle assez fort pour apaiser les tensions ? Une chose est sûre : Kinshasa, ce soir, danse vers son destin.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd