Une nouvelle flambée de violence a ensanglanté mercredi soir le territoire de Djugu dans la province de l’Ituri. Des affrontements intenses ont opposé les Forces armées de la RDC (FARDC) aux miliciens du groupe armé Zaïre, alliés à la Convention pour la révolution populaire (CRP) de Thomas Lubanga. L’échauffourée s’est produite dans la localité de Kpadole, située à trente kilomètres au nord de Bunia, selon plusieurs sources concordantes.
Le bilan provisoire fait état d’au moins dix morts, civils et militaires confondus. Plusieurs blessés sont également signalés. Cette recrudescence de violence a provoqué la fuite de centaines d’habitants terrorisés par les combats. Comment une région déjà éprouvée peut-elle supporter de nouvelles tragédies humanitaires ?
L’incident a débuté lorsqu’un convoi militaire de quatre véhicules, en provenance de Fataki, est tombé dans une embuscade près de Kpadole. Les assaillants ont ouvert le feu sans sommation, tuant un soldat sur le coup et blessant grièvement trois autres. La riposte des FARDC, appuyée par un hélicoptère de combat, a déclenché des échanges de tirs nourris durant plusieurs heures.
La société civile locale rapporte un lourd tribut civil : huit non-combattants ont péri dans les violences. Quatre victimes sont dénombrées à Iga-Barrière, deux à Lindji et deux autres à Lopa. Ces pertes civiles illustrent la crise humanitaire qui s’aggrave dans l’Ituri, où les populations sont prises en étau entre groupes armés et opérations militaires.
Les FARDC affirment désormais avoir repris le contrôle total de la zone. Des patrouilles de combat ont été intensifiées pour sécuriser l’axe stratégique de la route nationale 27. Cet itinéraire vital relie Bunia à Mahagi et constitue un corridor essentiel vers la frontière ougandaise. La sécurisation de cet axe reste primordiale pour désenclaver la région et faciliter l’aide humanitaire.
Ces violences à Djugu rappellent la persistance des défis sécuritaires dans l’est de la RDC. Le groupe Zaïre, impliqué dans cette attaque, maintient une pression constante sur les positions gouvernementales. Les déplacements massifs observés hier aggravent une situation humanitaire déjà critique dans l’Ituri, où des milliers de personnes vivent dans des sites de déplacés surpeuplés.
Les autorités militaires promettent une enquête approfondie pour identifier les commanditaires de cette embuscade. Pendant ce temps, les blessés ont été évacués vers l’hôpital général de Bunia. La sécurisation des zones rurales reste un défi majeur pour les FARDC dans cette province minée par l’activité de multiples groupes armés.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net