Le vice-Premier ministre congolais chargé des Transports, Jean-Pierre Bemba, a officiellement dévoilé mardi la maquette du futur aéroport international de N’djili. Cet événement stratégique, entouré de plusieurs membres du gouvernement, marque le coup d’envoi d’un chantier colossal confié au géant américain de l’ingénierie Skidmore, Owings & Merrill (SOM). Livraison prévue : 2028.
Dans une déclaration percutante, la ministre des Affaires étrangères Thérèse Kayikwamba a souligné la portée géopolitique de ce partenariat : “C’est la porte d’entrée vers la République démocratique du Congo ! Cette collaboration dépasse les clichés sur les minerais stratégiques. Une entreprise américaine de renommée mondiale investissant dans notre infrastructure aéronautique, c’est le signe tangible d’un rapprochement économique multidimensionnel avec les États-Unis”. Un plaidoyer pour une vision élargie des relations bilatérales.
La construction de ce nouvel aéroport international à Kinshasa représente plus qu’une simple modernisation technique. Comment ce projet va-t-il transformer l’économie congolaise ? D’abord, en désengorgeant l’actuel aéroport de N’djili – saturé avec seulement 1 million de passagers annuels pour une capacité conçue initialement pour 300 000. Ensuite, en positionnant la RDC comme hub logistique continental, avec des terminaux cargo modernisés capables d’accueillir les nouveaux avions long-courriers. Une étude de la Banque mondiale estime que chaque dollar investi dans les infrastructures aéroportuaires génère 3 dollars de croissance locale.
L’implication de SOM Congo, dont les réalisations incluent le Burj Khalifa de Dubaï et l’aéroport de Singapour, garantit une expertise de pointe. Le cabinet prévoit des pistes rallongées, des systèmes de navigation de dernière génération et une gestion carbone innovante. Mais l’enjeu dépasse l’ingénierie : ce chantier symbolise la diversification des investissements américains en RDC. Alors que 60% des exportations congolaises vers les USA concernent le cobalt et le cuivre, ce projet ouvre des perspectives dans les services, le tourisme et la technologie.
À horizon 2028, cette infrastructure pourrait catalyser jusqu’à 12 000 emplois directs selon les projections du ministère des Transports. Un effet d’entraînement sur l’hôtellerie, la restauration et les transports terrestres est anticipé. Comme l’a résumé la ministre Kayikwamba : “Cet aéroport nous inspire sur ce que nos deux pays peuvent bâtir ensemble”. Reste à voir si cette dynamique portera d’autres projets structurants, au-delà des minerais stratégiques. La balle est désormais dans le camp des investisseurs et des décideurs politiques pour transformer cette vision en réalité économique tangible.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net