Une attaque armée ciblant un opérateur économique a plongé Durba dans l’émoi dans la nuit du 14 juillet 2025. L’incident s’est produit au rond-point Wilson, en plein centre-ville de ce territoire de Watsa. Des individus lourdement armés et non identifiés ont méthodiquement dépouillé une maison de commerce, emportant près de 70 000 dollars américains et 60 millions de francs congolais. Ce vol à Durba s’inscrit dans une série d’actes de criminalité à Watsa qui alarme les autorités économiques.
Selon le récit de la victime, les assaillants ont agi avec une troublante tranquillité. Arrivés en groupe, ils ont d’abord terrorisé des jeunes présents aux alentours. « Un des enfants a vu qu’ils étaient nombreux et armés. Il s’est caché », a confié le commerçant sous le choc. Les malfaiteurs ont ensuite menacé d’autres jeunes revenant des cours nocturnes en se faisant passer pour des patrouilleurs. « Ils ont brandi des armes en promettant des arrestations si quiconque intervenait », précise le témoignage.
Cette attaque armée en RDC a révélé des failles sécuritaires criantes. Après avoir intimidé les témoins potentiels, les bandits ont forcé la porte du local commercial. La pièce, habituellement occupée par des enfants, abritait des cartons contenant les importantes liquidités. Le pillage s’est déroulé sans résistance, les auteurs opérant en toute impunité. Comment expliquer une telle audace en zone urbaine ?
Au matin, la découverte du vol a provoqué une course contre la montre. Le propriétaire des lieux a immédiatement tenté d’alerter l’Agence Nationale de Renseignement (ANR), la Direction des Services Spéciaux (DSF) et la police locale. Ses démarches sont restées vaines à ce stade. Cette inertie des forces de sécurité face à un cas d’une telle ampleur interroge sur les moyens déployés contre l’insécurité dans le Haut-Uele.
Saisie d’urgence, une délégation de la FEC Watsa s’est rendue sur les lieux pour constater les dégâts. Thieriza Anguezu, président des transporteurs affiliés à l’organisation, n’a pas masqué son indignation : « C’est déplorable. Les opérateurs économiques subissent les conséquences directes de cette insécurité croissante ». Sa déclaration souligne l’impact économique de ces violences récurrentes sur le tissu productif local.
À l’heure actuelle, aucune piste sérieuse n’a été communiquée par les autorités. Les investigations semblent au point mort, aucune interpellation n’ayant été effectuée. Les résidents et acteurs économiques réclament des mesures concrètes pour sécuriser les personnes et les biens. Cette zone stratégique du nord-est congolais subit-elle une recrudescence des gangs organisés ?
Ce braquage spectaculaire pose une question cruciale : jusqu’à quand les commerçants de la région devront-ils vivre sous la menace des armes ? L’inaction des services compétents nourrit un climat de peur paralysant. La FEC insiste sur l’urgence d’une réponse coordonnée pour endiguer la criminalité à Watsa. L’économie locale, déjà fragilisée, ne survivra pas à une succession de tels coups.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
