La signature de l’accord de paix entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda, sous médiation américaine le 27 juin à Washington, a suscité des questionnements sur le rôle d’autres partenaires internationaux de Kinshasa. Dans ce contexte, l’ambassadeur de Chine en RDC, Zhao Bin, s’est exprimé lors d’une réception à la nouvelle chancellerie chinoise de Kinshasa, face à des étudiants de l’Université de Kinshasa, pour rectifier ce qu’il qualifie de « perceptions erronées ».
« Certains sont allés jusqu’à dire que ‘la Chine ignore la RDC alors que seuls les États-Unis soutiennent la RDC’. Est-ce vraiment le cas ? », s’est interrogé le diplomate, avant d’affirmer avec force : « Notre soutien à la RDC est indéfectible. Notre position n’a jamais été volatile ni modifiée du jour au lendemain ». Cette déclaration intervient alors que les relations RDC Chine font l’objet d’un examen minutieux dans l’opinion publique congolaise.
Zhao Bin a catégoriquement rejeté toute accusation d’opportunisme : « Nous n’avons ni utilisé la RDC comme monnaie d’échange à nos fins ni introduit de mesure discriminatoire à son encontre ». Il a rappelé les principes fondamentaux guidant l’action chinoise : non-ingérence dans les affaires intérieures et aide « concrète et efficace ». Pour étayer ses propos, l’ambassadeur Zhao Bin RDC a cité un fait diplomatique majeur : « En tant que Président du Conseil de sécurité en février dernier, la Chine a fait adopter à l’unanimité la résolution 2773 par un vote de ’15 contre 0′ ». Cette résolution, selon lui, a constitué le « plus grand dénominateur commun de soutien international » ouvrant la voie aux médiations ultérieures.
L’ambassadeur a également détaillé les formes tangibles du soutien chinois : « La Chine a fourni une importante aide militaire Chine RDC, économique et commerciale ». Cette assistance permettrait à la RDC « non seulement de gérer efficacement la crise, mais aussi de s’attaquer à ses causes profondes ». Récemment, Pékin a acheminé une aide humanitaire d’urgence « trois en un » incluant riz, tentes, fournitures médicales et un million de dollars en espèces. « C’est bien la preuve que la Chine est attachée à la souffrance de la RDC », a-t-il martelé, soulignant que la Chine agissait malgré n’être « en aucun lien avec l’origine de cette crise ».
Comment situer cet engagement dans la stratégie globale de Pékin ? La RDC reste le premier partenaire commercial et le principal pôle d’investissement chinois en Afrique. Zhao Bin a insisté sur la réciprocité historique : « Chine et RDC ont une longue tradition de soutien sur leurs intérêts vitaux ». Cette déclaration réaffirme la centralité de la RDC dans le dispositif africain de Pékin, où la coopération sino-congolaise est présentée comme « le plus remarquable de la coopération sino-africaine ».
Alors que l’accord paix RDC Rwanda relance les équilibres géopolitiques régionaux, le plaidoyer de Zhao Bin illustre la compétition d’influence entre grandes puissances. Si la médiation américaine a été visible, Pékin rappelle que son soutien multiforme – diplomatique, militaire et humanitaire – constitue un pilier structurel des relations internationales de la RDC. La question centrale demeure : comment Kinshasa parviendra-t-elle à équilibrer ces partenariats concurrents tout en préservant ses intérêts nationaux ?
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
