Le Centre interdiocésain de Kinshasa a vibré ce lundi 14 juillet 2025 d’une conviction partagée : face à la déliquescence du tissu social congolais, les voix religieuses doivent parler d’une même âme. L’archevêque Dodo Kamba Israël, représentant la Communauté des Églises Unies du Réveil (CUR), a scellé son engagement dans le Pacte social pour la paix d’une poignée de main chargée d’espérance. “Nous nous approprions cette initiative en tant que confession responsable”, déclare-t-il, les yeux rivés sur une carte de l’Est en feu.
Dans ce sanctuaire devenu laboratoire d’unité, la CENCO et l’ECC fédèrent désormais un front spirituel inédit. Comment reconstruire la confiance érodée entre les citoyens et leurs institutions ? Par quel miracle apaiser les kalachnikovs qui déchirent le Kivu ? Ces questions brûlantes ont rythmé les échanges, dessinant l’urgence d’une réponse collective à la crise multidimensionnelle qui étrangle la RDC.
L’adhésion de la CUR n’est pas qu’un symbole. Elle injecte une légitimité nouvelle à ce Pacte social conçu comme un rempart moral contre la fragmentation nationale. Autour de la table, les responsables religieux auscultent les plaies d’une nation : la défiance citoyenne gangrène les bases du vivre-ensemble pendant que l’ombre des milices plane sur les villages de l’Est. “Les choses sont maintenant claires”, insiste Mgr Kamba, soulignant la maturité d’un dialogue désormais élargi au-delà des traditionnels acteurs ecclésiaux.
Cette convergence inédite des confessions s’ancre dans un contexte politique en pleine recomposition. Alors que les divisions menacent de fracturer le pays, le Pacte social pose des jalons audacieux : responsabilité, justice sociale et solidarité érigées en colonnes vertébrales de la gouvernance. Le pari est immense : transformer cette alliance spirituelle en levier de mobilisation citoyenne. Peut-on vraiment rebâtir la cohésion nationale sur les décombres des méfiances accumulées ?
Les défis sont aussi concrets que complexes. Le mécanisme interconfessionnel envisagé devra proposer des pistes opérationnelles pour désarmer les conflits à l’Est, où chaque jour apporte son lot de déplacés et de violences. La fragilité du lien social exige plus que des prières : elle réclame des actions tangibles pour recoudre le tissu communautaire déchiré. Le pari des Églises est de transcender leurs différences doctrinales pour forger des solutions communes.
En s’unissant ainsi, la CENCO, l’ECC et la CUR envoient un signal fort aux autorités comme à la population. Cette initiative paix religions RDC incarne une lueur dans l’obscurité de la crise cohésion nationale. Reste à transformer l’essai : si le verbe des confessions peut apaiser les cœurs, saura-t-il aussi infléchir les réalités politiques et sécuritaires ? La réponse se construira pas à pas, dans la persévérance du dialogue et la fermeté des convictions partagées.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: mediacongo.net