Le bruit des pelleteuses résonne dans le quartier Tshikaji, où des ouvriers s’activent sous un soleil de plomb. « Avant, l’eau emportait tout sur son passage pendant la saison des pluies. Maintenant, on croit enfin à l’avenir », confie Mukendi, habitant d’une zone longtemps menacée par les ravins. Cette lueur d’espoir émerge de la mission OVD Kananga actuellement en cours, menée par Venant Barume, directeur général adjoint de l’Office des Voiries et Drainage.
Depuis lundi, l’équipe scrute chaque chantier avec une précision chirurgicale. L’objectif ? Évaluer concrètement la modernisation voiries Kasaï-Central et l’efficacité des mesures contre l’érosion Kananga, ce fléau qui dévore progressivement des quartiers entiers. Après une réunion cruciale avec le gouverneur intérimaire, Barume a livré un premier constat surprenant : « La synergie avec les autorités provinciales dépasse nos attentes. Les résultats sont palpables ».
Parmi les projets passés au crible, le projet Tshilejelu cristallise tous les espoirs. Cette artère stratégique, autrefois impraticable, montre des signes nets d’amélioration. Mais derrière ces avancées, des questions brûlantes subsistent : ces travaux suffiront-ils à endiguer les érosions qui menacent des écoles et dispensaires ? Les riverains devront-ils encore patienter des années avant de circuler librement ?
L’évaluation routes OVD révèle aussi des défis immenses. Dans le secteur de Ndesha, des familles vivent littéralement au bord du précipice, leurs maisons suspendues au-dessus de ravins de dix mètres de profondeur. « Chaque pluie est une angoisse », murmure une mère de famille montrant la fissure qui zèbre son mur. La mission technique a identifié ces points critiques où l’urgence est vitale, bien au-delà du simple confort de circulation.
Cette visite marque un tournant dans la bataille contre la dégradation des infrastructures. Si Barume salue « l’engagement sans faille » des équipes locales, il rappelle que la course contre la montre continue. Le Kasaï-Central peut-il enfin se libérer de ce cercle vicieux où les intempéries effacent chaque année des progrès coûteusement acquis ? La réponse se joue aujourd’hui dans ces travaux pharaoniques qui mêlent drainage, terrassement et stabilisation des sols.
En filigrane, c’est toute la question du développement équitable qui est posée. Les habitants des zones périphériques observent avec inquiétude ces chantiers concentrés sur les axes centraux. « Et nous ? Quand viendra notre tour ? », interroge un jeune mototaxiiste du quartier reculé de Katoka. Cette mission d’évaluation pourrait bien déterminer l’avenir de milliers de Congolais pris en étau entre l’érosion des terrains et l’érosion de leur espoir.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
