La flambée des prix du carburant frappe de plein fouet le territoire de Walikale au Nord-Kivu, avec une augmentation spectaculaire de 30% en une semaine. Le litre d’essence est passé brutalement de 5.000 à 6.500 francs congolais dans les stations-service officielles, tandis que les revendeurs informels, localement appelés « Kadhafi », l’écoulent désormais à 7.000 FC contre 5.500 FC précédemment. Cette hausse prix carburant Walikale plonge les habitants dans une inquiétude palpable, révélatrice d’une crise d’approvisionnement aux racines géographiques précises.
L’épicentre du problème se situe à 200 kilomètres de là, sur le tronçon Osso-Lubutu dans la province voisine du Maniema. Cette artère vitale du transport Maniema connaît un délabrement si avancé que plusieurs convois de camions-citernes en provenance de Kisangani y sont immobilisés depuis des jours. « Les véhicules sont littéralement embourbés dans la boue, transformant cette route en piège à hydrocarbures », constate un logisticien sous couvert d’anonymat. Les conséquences sur l’approvisionnement sont immédiates : pénurie essence Nord-Kivu oblige, seule une station-service reste opérationnelle dans tout Walikale centre.
Les répercussions économiques se propagent à vitesse alarmante. Le coût du transport en commun a déjà subi une inflation de 20%, comme en témoigne la liaison Walikale-Mubi passée de 10.000 à 12.000 FC. Mais cette hausse n’est que la partie émergée de l’iceberg. Les acteurs économiques locaux redoutent un effet domino sur les biens de première nécessité. « Comment maintenir des prix stables quand le fret devient prohibitif ? », s’interroge un commerçant de denrées alimentaires. Les produits périssables pourraient être les premiers impactés, menaçant la sécurité alimentaire d’une population déjà vulnérable.
L’état catastrophique de la route Osso-Lubutu agit comme un catalyseur de cette crise économique Walikale. Les experts soulignent que chaque jour d’immobilisation des citernes creuse le déficit régional en carburant de 8 à 10%. Sans intervention urgente des autorités routières pour réhabiliter ce corridor stratégique, la paralysie commerciale pourrait s’étendre à toute la région. La situation illustre cruellement la fragilité des économies locales dépendant d’infrastructures vétustes. À quand une solution pérenne pour désenclaver ces territoires et stabiliser l’approvisionnement énergétique ? L’urgence n’est plus seulement logistique, mais devient vitale pour des milliers de ménages confrontés à l’asphyxie économique.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd