L’Agence Congolaise des Grands Travaux (ACGT) affiche un satisfecit sans réserve sur le chantier emblématique de la route Mbanza Ngungu-Nkamba. À l’issue d’une inspection minutieuse samedi 12 juillet, son directeur général Nico Nzau a salué l’évolution positive des travaux de réhabilitation de cet axe vital de 47 kilomètres au cœur du Kongo Central. Un projet qui dépasse la simple logistique routière pour incarner un symbole national.
Pourquoi cette route cristallise-t-elle autant d’attentes ? Surnommée à juste titre la « route de la Passion », elle constitue l’unique accès terrestre vers Nkamba Nouvelle Jérusalem, épicentre spirituel du Kimbanguisme. Cette cité sacrée, berceau du prophète Simon Kimbangu, attire chaque année des centaines de milliers de pèlerins. La réhabilitation initiée par le Chef de l’État honore ainsi la mémoire du fondateur de ce mouvement religieux né en 1921, tout en répondant à un impératif socio-économique.
Les travaux, qui s’étendront jusqu’à l’aérodrome de Nkamba, bénéficient actuellement du financement exclusif du Trésor public congolais. Mais une accélération décisive se profile : Nico Nzau a confirmé l’imminence d’un appui financier via le programme de coopération sino-congolais. Une manne supplémentaire qui agit comme un catalyseur pour respecter les délais impartis, selon le patron de l’ACGT. « Cet apport externe permet d’envisager une compression significative des temps d’exécution », analyse un expert en infrastructures sous couvert d’anonymat.
Le calendrier serré n’effraie pourtant pas l’agence. Nico Nzau réaffirme avec force la détermination de l’ACGT à livrer ce projet patrimonial dans les temps. Une gageure quand on sait que le chantier s’étire sur un relief accidenté typique du Mayombe ? Le DG balaie les doutes : « La mobilisation des équipes et l’optimisation des procédés techniques nous donnent toute confiance ». Les travaux routiers au Kongo Central entrent ainsi dans une phase opérationnelle intensive.
Quel impact économique tangible attendre de cette réhabilitation ? Au-delà de la facilitation des pèlerinages, la route restaurée promet de désenclaver des zones agricoles fertiles et de dynamiser les échanges commerciaux vers Matadi. Une étude de la Banque Mondiale estime que chaque dollar investi dans les infrastructures routières génère jusqu’à 3 dollars de croissance locale. La « route de la passion » pourrait ainsi transformer son capital symbolique en levier de développement pour toute la province.
À moyen terme, l’ACGT table sur une livraison qui fera date. La concrétisation de ce projet piloté par Nico Nzau constituera un test grandeur nature pour la capacité de la RDC à mener à bien ses chantiers structurants. Dans un pays où seulement 10% du réseau routier est bitumé selon la Banque Africaine de Développement, la réussite de la réhabilitation Mbanza Ngungu-Nkamba pourrait servir de modèle réplicable. L’enjeu dépasse la spiritualité : il s’agit de prouver que les grands travaux congolais peuvent rimer avec efficacité et ponctualité.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net