Le parc de l’Hôtel de ville de Kananga, habituellement lieu de rassemblements festifs, cache une réalité inquiétante : des centaines d’enfants, certains à peine âgés de huit ans, errent seuls jusqu’à des heures avancées dans l’enceinte de la kermesse locale. Sans surveillance parentale, ces mineurs constituent une proie facile pour les prédateurs qui rôdent dans l’ombre des attractions.
« Nous avons observé des fillettes de dix ans quitter le site après minuit, traversant des quartiers dangereux sans aucune protection », dénonce Jean-Malhis Lungala, coordonnateur provincial de la LIZADEEL Kasaï-Central, la voix empreinte d’urgence. Son organisation, spécialisée dans la protection enfance Kananga, redoute le pire : « Comment croire qu’un enfant de douze ans marchant seul à 1h du matin puisse rentrer indemne ? Les risques d’abus mineurs kermesse RDC sont malheureusement une réalité crue ».
Ces enfants non accompagnés Kananga, parfois attirés par les lumières des manèges ou la promesse de divertissements gratuits, ignorent les pièges dissimulés derrière l’effervescence. La LIZADEEL documente des cas d’agressions aux abords immédiats du site, où l’absence de dispositif de sécurité enfants espaces publics crée des zones de non-droit. « Une fillette nous a confié avoir été suivie sur trois pâtés de maisons par un inconnu. D’autres parlent de mains baladeuses dans la foule ».
Face à cette situation explosive, l’organisation exige des mesures concrètes : contrôle systématique à l’entrée pour refuser les mineurs isolés, patrouilles renforcées de la police nationale, et installation de points sécurisés de prise en charge. « Les organisateurs portent une lourde responsabilité. Une kermesse n’est pas une zone de non-droit ! », tonne Lungala, réclamant une collaboration urgente avec les services provinciaux de protection de l’enfance.
Cette crise soulève des questions fondamentales sur la négligence parentale et les carences institutionnelles. Pourquoi tant de familles laissent-elles leurs enfants sans surveillance dans un contexte sécuritaire aussi volatile ? Comment expliquer l’inaction des autorités face à des dangers prévisibles ? La réponse semble se nicher dans un cocktail toxique de précarité économique et de méconnaissance des risques.
Si la LIZADEEL reconnaît l’importance des loisirs pour l’épanouissement juvénile, elle rappelle qu’« un tour de manège ne vaut pas une vie brisée ». Le gouvernement provincial est sommé de déployer d’urgence des brigades de protection et de lancer des campagnes de sensibilisation. Car derrière les rires des attractions se joue peut-être le destin d’une génération exposée, où chaque enfant non accompagné représente une tragédie en puissance.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net