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Corruption en RDC : L’éthique professionnelle et les sanctions au cœur de la journée africaine de lutte

L’Organisation Internationale de Droit du Développement (IDLO) a marqué de son empreinte la célébration de la journée africaine de lutte contre la corruption ce vendredi 11 juillet, centrée sur le thème de l’éthique professionnelle et de la coordination institutionnelle comme fondements du combat anticorruptif en République Démocratique du Congo. Cet événement crucial a servi de tribune pour un plaidoyer vigoureux en faveur du renforcement des mécanismes éthiques dans la formation des cadres publics et de l’effectivité des sanctions contre les auteurs de détournements.

Nick Elebe, représentant de l’IDLO en RDC, a décrit la corruption comme une « machine à produire l’injuste » lors de son allocution percutante. « Elle prive les citoyens de soins, d’éducation, d’emploi et de justice ; humilie les plus vulnérables, détruit la confiance et fait reculer la démocratie », a-t-il dénoncé, soulignant que l’absence d’éthique rend vaines les meilleures législations. Pour cet expert, l’éthique constitue « le battement du cœur de toute gouvernance interne » qui doit se vivre concrètement plutôt que se décréter, appelant parallèlement à une coordination interinstitutionnelle renforcée face à cette « violence sociale ».

Le diagnostic du professeur Saint-Augustin Mwendambali, directeur général de l’Observatoire de Surveillance de la Corruption et de l’Éthique Professionnelle (OSCEP), a brossé un tableau alarmant de l’enracinement persistant du phénomène. Sans tomber dans la subjectivité, il a rappelé la dichotomie établie par le chef de l’État entre la petite corruption quotidienne affectant les citoyens et la grande corruption infiltrant les plus hautes sphères de l’État, illustrant l’ampleur du défi à relever dans le cadre de la lutte contre la corruption en RDC.

Maître Germain Aluta Tabu, magistrat au tribunal de Grande instance de Kinshasa-Matete, a quant à lui insisté sur l’importance cruciale de la déclaration de patrimoine des dirigeants et agents publics. Cette obligation, prévue par les articles 9.5 et 6 du code de conduite et renforcée par la ratification de la convention de l’Union Africaine, permet à l’État de tracer l’origine des biens acquis par les responsables gouvernementaux. Comment, dès lors, garantir la transparence sans cet outil fondamental ?

Le professeur Manassi Nkusu a apporté une dimension juridique au débat en présentant la répression comme mécanisme incontournable. S’appuyant sur les articles 147 à 150 du code pénal congolais, il a distingué la corruption active (commise par le corrupteur) de la corruption passive (perpétrée par le corrompu), plaidant pour une application rigoureuse des sanctions anti-corruption comme prophylaxie sociale efficace. Cette approche répressive constitue-t-elle pour autant la solution unique à un mal si complexe ?

Les travaux ont abouti à l’adoption d’une vingtaine de recommandations structurantes, parmi lesquelles :

  • L’implémentation des conventions anticorruption dans le droit congolais
  • La réalisation d’audits éthiques via des bureaux dédiés dans les services publics
  • L’installation généralisée de cellules éthiques conformément au Décret n°15/043
  • Le renforcement de la sensibilisation sur la déclaration patrimoniale comme acte de transparence
  • Le contrôle systématique des biens déclarés à l’étranger par les responsables gouvernementaux
  • L’encadrement des financements politiques et la responsabilisation des chefs hiérarchiques

Ces propositions dessinent une feuille de route exigeante pour transformer l’éthique professionnelle au Congo d’un vœu pieux en réalité tangible. Alors que la RDC s’engage dans ce combat décisif, l’effectivité des sanctions anti-corruption et la généralisation de la déclaration de patrimoine apparaissent comme les pierres angulaires d’une gouvernance renouvelée. La mise en œuvre rigoureuse de ces mesures déterminera si cette journée africaine contre la corruption restera un rituel commémoratif ou marquera l’avènement d’une véritable redevabilité des acteurs publics.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd

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