Une course contre la montre s’engage au Maniema où plus de 2,9 millions de personnes, représentant 96% de la population âgée d’un an et plus, sont concernées par une vaste campagne de vaccination contre le choléra. Lancée ce dimanche 13 juillet à Kindu, cette opération d’urgence santé répond à une épidémie choléra RDC particulièrement active dans 14 zones de santé identifiées comme critiques. Parmi les plus touchées : Kindu, Kailo, Alunguli et Punia, où le taux de létalité atteint 3,5% selon les derniers bilans.
Mais pourquoi cette maladie, pourtant évitable, continue-t-elle de faire des ravages ? Le choléra se transmet principalement par l’eau contaminée, provoquant des diarrhées aiguës pouvant entraîner une déshydratation mortelle en quelques heures. Imaginez un robinet d’eau sale transformé en poison invisible : c’est le quotidien de milliers de Congolais privés d’accès à l’eau potable. Les symptômes initiaux – crampes abdominales et vomissements – évoluent rapidement vers un état de choc si aucun traitement par sels de réhydratation n’est administré.
Face à cette urgence santé Kindu, les autorités sanitaires ont opté pour une stratégie ambitieuse : la vaccination porte-à-porte Congo. Cette approche permet d’atteindre même les villages les plus reculés, comme l’explique le Dr Faustin Bekonda, chef de la Division provinciale de la santé : « De la première à la 26e semaine épidémiologique, nous avons enregistré beaucoup de cas. Mais avec cette campagne, nous espérons une forte baisse ». Son optimisme est partagé par les bénéficiaires, comme cet habitant rencontré au marché central de Kindu : « Vraiment, j’ai bien pris ça. Moi comme habitant du Maniema, je suis content de prendre ces gouttes pour me protéger ».
Pour le Dr Jean-Pierre Okandjo, cette campagne vaccination choléra Maniema ne suffira pas à elle seule : « Il faut l’accès à l’eau potable, promouvoir l’hygiène, et compléter avec la vaccination réactive ». Une riposte multisectorielle s’impose donc, d’autant que le choléra province Orientale voisine reste une menace constante. Les partenaires techniques et financiers soutiennent cette approche intégrée, rappelant que chaque minute compte dans la prévention des décès évitables.
Cette mobilisation contre le choléra intervient quelques semaines après une campagne similaire contre la poliomyélite ayant ciblé 800 000 enfants. Un signal fort qui démontre la priorité accordée à la vaccination préventive dans la région. Les autorités provinciales lancent un appel pressant à la population : adhérer massivement à cette campagne, c’est briser la chaîne de transmission. Se laver régulièrement les mains avec du savon, traiter l’eau de boisson, et se faire vacciner constituent le trio gagnant contre cette maladie qui profite des vulnérabilités sanitaires. Car au-delà des statistiques, chaque dose administrée représente une vie potentiellement sauvée dans les communautés du Maniema.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net