Alors que la transformation digitale s’impose comme un impératif mondial, la République Démocratique du Congo prend le virage numérique à travers une initiative stratégique orchestrée par l’UNESCO. Un atelier de formation dédié aux agents et cadres du secrétariat général à la communication s’est tenu récemment, visant à outiller ces acteurs clés dans la régulation de l’information et la gestion des médias. Comment la RDC peut-elle rattraper son retard dans ce domaine crucial ?
Pendant plusieurs jours, les participants ont disséqué les fondamentaux de la gouvernance numérique, exploré les rouages de l’intelligence artificielle et maîtrisé les principes de la gestion axée sur les résultats (GAR). Ces concepts, autrefois abstraits pour beaucoup, ont été déclinés en solutions concrètes grâce à l’élaboration d’un plan d’action sur mesure, adapté aux réalités socio-économiques locales. Un pas décisif pour ancrer les politiques publiques numériques au Congo dans le pragmatisme.
Le Dr. Isaias Barreto da Rosa, Représentant de l’UNESCO en RDC, a souligné l’urgence de cette démarche : “La transformation numérique est un levier pour renforcer nos institutions démocratiques et moderniser les services. Mais elle exige d’identifier nos lacunes. Cette formation gouvernance numérique RDC permet justement de combler ces failles, notamment via l’IA et la GAR.” Ses propos résonnent comme un appel à l’action dans un pays où la fracture numérique reste préoccupante.
Derrière ces enseignements techniques se profile un enjeu plus large : la lutte contre la désinformation. En dotant les régulateurs d’outils numériques performants, l’UNESCO contribue à bâtir un écosystème médiatique plus résilient. Les discussions ont notamment porté sur l’encadrement éthique de l’intelligence artificielle dans le traitement de l’information – un défi majeur à l’ère des deepfakes et des contenus viralisés.
Cet atelier UNESCO intelligence artificielle dépasse le simple cadre théorique. Il s’inscrit dans une dynamique de modernisation de l’administration congolaise, où la gestion axée résultats RDC devient la boussole des politiques publiques. Les participants ont expérimenté des simulateurs de planification budgétaire digitale et des outils d’évaluation d’impact en temps réel. Des compétences indispensables pour optimiser l’action gouvernementale.
Reste maintenant à transformer l’essai. Si les bases sont posées, la pérennité de ces avancées dépendra de l’appropriation locale des méthodes enseignées. La RDC parviendra-t-elle à faire de sa bureaucratie un moteur d’innovation ? La réponse se niche dans l’application rigoureuse des connaissances transmises lors de cette formation historique. Un chantier colossal, mais nécessaire pour que le numérique devienne enfin un allié du développement humain plutôt qu’un accélérateur d’inégalités.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd