Qui aurait pu imaginer un tel coup de théâtre à la veille du choc tant attendu ? La finale de la coupe Congo, opposant le FC MK de Kinshasa à l’AS Simba de Kolwezi, initialement prévue ce dimanche 13 juillet, a été reportée in extremis au 20 juillet 2025. Une décision prise à minuit par le ministère des Sports en concertation avec le comité de normalisation de la FECOFA, plongeant le monde du football congolais dans une perplexité palpable.
Pourtant, tout semblait réuni pour un spectacle grandiose. Les deux équipes avaient déjà tenu leurs conférences de presse, affûtant leurs arguments comme des guerriers prêts au combat. L’AS Simba, en terrain hostile, avait même déployé une impressionnante délégation à Kinshasa, prouvant sa détermination à soulever le trophée. Mais voilà, le calendrier coupe Congo connaît un nouveau rebondissement, le troisième en l’espace de quelques semaines après un premier report du 30 juin au 13 juillet.
La réaction du FC MK, par la voix tonitruante de son président Max Mokey, a été foudroyante. Dans un message WhatsApp explosif relayé aux dirigeants de clubs, il a balayé d’un revers de main le communiqué ministériel : « Nous n’avons reçu aucune notification officielle ! Le FC MK sera présent au Stade des Martyrs ce dimanche, conforme aux dispositions initiales ». Une déclaration qui jette une ombre sur la légitimité de ce report match FECOFA.
Et la polémique enfle lorsque l’on examine le règlement. L’article 202 reglement FECOFA est formel : tout report de match doit être notifié 72 heures à l’avance. Or, cette annonce tombée à minuit le jour même du match constitue-t-elle une violation flagrante des textes ? Les experts juridiques du football congolais se penchent déjà sur cette épineuse question, tandis que les supporters des deux camps s’interrogent : la report finale coupe Congo cache-t-elle des tensions internes ou des problèmes logistiques non résolus ?
Le timing interroge d’autant plus que les deux formations affichent une préparation irréprochable. Le FC MK, fort de son soutien populaire, voyait cette finale comme une consécration. Face à eux, l’AS Simba, machine bien huilée venue de Kolwezi, rêvait d’écrire une nouvelle page de son histoire. Ce report inattendu brise leur élan et risque d’altérer la superbe condition physique patiemment construite par les staffs techniques.
La FECOFA se trouve désormais sous pression. Comment justifier ce cafouillage à quelques heures du coup d’envoi ? Les accusations de légèreté administrative fusent déjà dans les couloirs des instances footballistiques. Certains y voient même un précédent dangereux pour la crédibilité des compétitions nationales. Le comité de normalisation parviendra-t-il à apaiser les esprits avant le 20 juillet ? Rien n’est moins sûr.
Ce report crée un véritable casse-tête organisationnel. Billets vendus, dispositif sécuritaire activé, médias mobilisés… toute la logistique doit être reconfigurée en urgence. Un gâchis financier non négligeable pour les organisateurs et un crève-cœur pour des milliers de supporters privés de leur rendez-vous hebdomadaire.
L’affrontement entre le FC MK et AS Simba promettait pourtant un duel explosif entre deux philosophies de jeu opposées. D’un côté, le jeu offensif et spectaculaire des Kinois ; de l’autre, la rigueur tactique des Katangais. Ce suspense supplémentaire ajoute une couche de dramaturgie à ce qui s’annonce désormais comme la finale la plus controversée de l’histoire récente du football congolais.
Une semaine supplémentaire pour mijoter cette rivalité. Une semaine pour que les tensions montent d’un cran. Reste à savoir si ce délai inespéré servira la qualité du spectacle ou si, au contraire, il aura cassé le rythme effréné des deux finalistes. La balle est désormais dans le camp des instances dirigeantes : sauront-elles éviter un nouveau camouflet à un football congolais en quête de stabilité ?
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: radiookapi.net