Comment assurer la continuité éducative dans une province minée par les conflits armés ? La réponse s’est matérialisée samedi 12 juillet sur le tarmac de l’aéroport de Beni-Mavivi, où les malles contenant les précieuses épreuves de l’Examen d’État et du TENASOSP 2025 ont atterri sous haute surveillance. Cet événement marque une victoire logistique cruciale pour des milliers d’élèves du Nord-Kivu, notamment ceux pris au piège dans les zones sous contrôle rebelle.
Prisca Luanda Kamala, conseillère principale du gouverneur militaire en charge de l’éducation, a supervisé personnellement la réception de cette cargaison pédagogique vitale. Dès le dimanche 13 juillet, un ballet aérien et maritime s’est organisé pour acheminer les items vers cinq destinations stratégiques : Goma, Rutshuru et Masisi d’une part, Walikale d’autre part, sans oublier le Sud-Kivu via un transport par bateau depuis Goma. Une course contre la montre pour respecter le calendrier officiel des examens nationaux.
Dans une déclaration percutante, Mme Kamala a salué l’appui décisif de l’UNICEF dans cette opération périlleuse de distribution épreuves scolaires. Mais son message le plus fort s’adresse aux enfants des territoires contrôlés par le M23 : « L’éducation est apolitique, ça veut dire que ces enfants ont les mêmes droits que d’autres enfants qui sont au Congo ». Un principe fondamental rappelé avec force alors que le TENASOSP Nord-Kivu débutera le 17 juillet, suivi de près par l’Examen d’État RDC 2025 du 28 au 31 juillet.
Comment garantir l’équité d’accès aux examens Beni Mavivi dans ce contexte explosif ? La conseillère a relayé l’encouragement du gouverneur militaire, le général major Somo Kakule Evariste, insistant sur l’impératif de préparation identique pour tous les finalistes. Cette livraison représente bien plus qu’un simple transport de documents : c’est un symbole de résistance pour l’éducation zones conflit RDC, où les établissements scolaires fonctionnent souvent sous la menace des kalachnikovs.
Les défis restent immenses : routes impraticables, check-points illégaux, et risques de détournement des sujets. Pourtant, cette distribution relève du parcours du combattant pédagogique. Alors que les premiers candidats composeront dans moins d’une semaine, cette opération démontre que l’école congolaise refuse de capituler face aux kalachnikovs. Reste à savoir si les cahiers d’épreuves parviendront intactes dans les salles de classe des territoires les plus reculés, où des enfants attendent leur unique sésame pour un avenir meilleur.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net
