La zone de santé de Kabeya Kamuanga, épicentre de l’épidémie de Mpox dans le Kasaï-Oriental, a signalé cette semaine six nouveaux cas suspects de cette maladie virale préoccupante. Cette récente flambée porte à 36 le nombre total de cas recensés depuis janvier 2025 dans cette région, dont un décès confirmé directement lié au virus. Comment cette propagation s’explique-t-elle et quels sont les risques réels pour les populations locales ?
Selon le Dr Jean Pierre Sumba, médecin chargé du suivi épidémiologique, la situation nécessite une vigilance accrue : « L’épidémie est bien présente. Avec déjà 7 cas positifs confirmés, nous faisons face à une circulation active du virus dans la province ». Les données consolidées depuis le début du suivi intensif en 2024 révèlent 59 cas suspects investigués, dont 37 résultats négatifs, 7 positifs et 15 toujours en attente d’analyse. Ces chiffres soulignent la persistance de la menace sanitaire dans cette région de la RDC.
Le mécanisme de transmission, rappelle le spécialiste, explique cette propagation inquiétante : « La contamination se fait principalement par contact direct avec des lésions cutanées, des fluides corporels ou des objets contaminés. Les conditions d’hygiène précaires dans certaines zones facilitent malheureusement la dissémination du virus Mpox ». Cette réalité expose particulièrement les communautés rurales du Kasaï où l’accès à l’eau potable et aux infrastructures sanitaires reste limité.
Face à cette épidémie de Mpox qui gagne du terrain, quelles mesures concrètes adopter ? Le Dr Sumba insiste sur trois actions vitales : éviter tout contact physique avec des personnes présentant des symptômes (éruptions cutanées, fièvre), ne pas manipuler d’animaux morts ou malades (notamment les rongeurs et primates), et renforcer radicalement l’hygiène personnelle et collective. Le lavage régulier des mains au savon constitue une barrière essentielle contre ce virus du Kasai Oriental.
Actuellement, Kabeya Kamuanga reste sous surveillance sanitaire renforcée tandis que les équipes médicales analysent les 15 cas en attente. Des dispositifs d’isolement des patients symptomatiques et des campagnes de sensibilisation sur la prévention de la maladie sont déployés dans les villages à risque. La rapidité du dépistage et l’adoption stricte des mesures barrières par la population apparaissent comme les seuls remparts contre une expansion incontrôlée de cette épidémie de monkeypox dans le bassin du Kasaï.
Cette résurgence du virus soulève des questions cruciales sur les capacités de réponse locale. Les autorités sanitaires provinciales doivent impérativement accélérer la distribution de kits d’hygiène et renforcer les formations du personnel soignant. Comme le rappelle amèrement le dernier décès enregistré, le Mpox n’est pas une infection bénigne : ses complications peuvent s’avérer mortelles sans prise en charge rapide. La mobilisation communautaire constitue donc l’autre pilier indispensable pour briser la chaîne de transmission dans cette région congolaise vulnérable.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net