Le spectre des inondations tragiques du printemps 2025 plane à nouveau sur Kinshasa. Alexis Gisaro, ministre d’État chargé des Infrastructures et Travaux Publics, a tiré la sonnette d’alarme lors de la 51e réunion du conseil des ministres RDC. Présentant l’état d’avancement du programme urgence voirie Kinshasa, il a insisté sur « l’urgence et la nécessité de planifier de nouveaux travaux de curage » dès septembre, un calendrier serré pour sécuriser la capitale avant la prochaine saison des pluies.
Cette intervention fait suite aux inondations dévastatrices d’avril-mai dernier, où les eaux ont englouti des quartiers entiers, causant officiellement 29 morts. Le ministre a détaillé quatre axes du plan de sauvetage urbain : construction des rocades, projets provinciaux, initiatives soutenues par les bailleurs et partenariats public-privé. Pourtant, malgré ces chantiers en cours, un maillon faible persiste : « le fonctionnement optimal du réseau de drainage » reste compromis par l’ensablement des cours d’eau.
Dans une analyse froide mais percutante, Gisaro a souligné que toutes les rivières traversant la ville-province nécessitent un curage préventif. Une course contre la montre s’engage, car les infrastructures travaux publics RDC doivent impérativement être opérationnelles avant les premières intempéries. Le gouvernement joue-t-il sa crédibilité sur cette échéance ? Les récentes déclarations du gouverneur Bumba sur la prise en charge des sinistrés et les zones à haut risque rappellent que l’inaction aurait des conséquences humaines et politiques irréversibles.
Cette mise en garde intervient alors qu’un plan de résilience pour les victimes des inondations Kinshasa 2025 a été dévoilé la semaine précédente par Jacquemain Shabani. Mais entre assistance post-catastrophe et prévention, l’exécutif semble désormais privilégier la seconde option. L’impératif technique cache cependant un défi logistique de taille : comment mobiliser les ressources pour un curage exhaustif en moins de trois mois ?
Les prochaines semaines seront décisives. Si le curage rivières Kinshasa n’est pas achevé à temps, la répétition du scénario catastrophe de juin deviendrait inéluctable. Le ministre Gisaro place ainsi le conseil des ministres RDC devant ses responsabilités historiques : transformer les alertes météorologiques en actes concrets ou risquer de nouvelles vies sacrifiées sur l’autel des lenteurs administratives. La capitale retient son souffle en attendant septembre.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd
