Un suspect impliqué dans le meurtre de Mazalia Balebele Héritier, employé de Kibali Gold Mine, a été interpellé par les services de sécurité du centre de négoce Wanga dans le secteur Gombari. L’individu, dont l’identité n’a pas été divulguée, a été transféré à l’auditorat militaire de Watsa en vue de l’ouverture d’une instruction judiciaire, a confirmé Jean-Paulin Kombomaro, chef de secteur de Gombari.
La victime, âgée de 33 ans et travaillant dans la section souterraine de la mine Kibali, avait été portée disparue depuis le 22 juin dernier. Son corps en état de putréfaction avancée a été découvert six jours plus tard près de l’enclos de multiplication à Doko, dans le secteur Kibali. Une inhumation rapide a été ordonnée par le parquet de Watsa à Avokala, localité distante de 15 kilomètres de Durba, sans consultation préalable de la famille.
Cette décision judiciaire a suscité une vive indignation parmi les proches du défunt, qui réclament avec insistance l’exhumation de la dépouille pour organiser des obsèques conformes aux traditions. La société Kibali Gold Mine s’est abstenue de tout commentaire malgré les sollicitations répétées de la presse, se bornant à indiquer que le dossier suivait désormais son cours légal. Comment justifier une telle précipitation dans l’inhumation lorsque les circonstances du décès demeurent obscures ?
Lors d’une déclaration officielle, Jean-Paulin Kombomaro a salué la prouesse des forces de sécurité : Nous saluons la vigilance et la détermination de nos services. L’homme interpellé est cité dans cette affaire de meurtre. Nous appelons la population à continuer de faire confiance à notre comité local de sécurité.
Le chef de secteur a toutefois précisé qu’un second suspect, directement impliqué dans ce crime, restait activement recherché par les enquêteurs.
Ce drame s’inscrit dans un contexte sécuritaire préoccupant pour le territoire de Watsa, considéré comme l’un des épicentres de l’insécurité dans la province du Haut-Uélé. La région est régulièrement frappée par des actes criminels incluant meurtres et vols à main armée, alimentant un sentiment de vulnérabilité parmi les populations locales. Celles-ci multiplient les appels pour un renforcement urgent des dispositifs de sécurité face à la recrudescence des conflits miniers.
L’auditorat militaire de Watsa devrait prochainement procéder à la mise en examen formelle du suspect détenu, tandis que les investigations se poursuivent pour localiser son complice présumé. Les autorités judiciaires devront également répondre aux interrogations légitimes concernant les modalités de l’inhumation expéditive, laquelle pourrait constituer une entrave à la manifestation de la vérité. L’issue de cette procédure sera déterminante pour apaiser les tensions dans une zone où la confiance envers les institutions demeure fragile.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
