Un réseau de recrutement armé opérant à Bunia vient d’être mis en lumière par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Ce vendredi 11 juillet, les militaires ont lancé une alerte urgente concernant des recruteurs affiliés à la Convention pour la révolution populaire (CRP), groupe rebelle dirigé par Thomas Lubanga. Leur cible privilégiée ? Les étudiants et élèves de l’Ituri, attirés par de fausses promesses de bourses d’études à l’étranger.
Dans une déclaration officielle, le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole des FARDC dans la province, a dénoncé avec fermeté ces méthodes trompeuses. « Ces promesses de bourses sont des leurres visant à tromper les plus vulnérables », a-t-il affirmé. Son message aux jeunes est sans équivoque : « Refusez l’instrumentalisation pour des causes contraires à l’intérêt supérieur de la nation. Votre avenir est dans les livres, pas dans les armes ».
L’armée congolaise a clairement indiqué sa détermination à traquer les complices de ce réseau de recrutement. Des poursuites judiciaires sont envisagées contre toute personne impliquée dans ces agissements. Cette réaction intervient alors que plusieurs témoignages alarmants ont filtré. Des jeunes de Bunia et ses environs auraient déjà été envoyés vers des centres de formation militaire, notamment à Chanzu, sous couvert de formations professionnelles en informatique ou mécanique.
Le modus operandi révèle une inquiétante sophistication. Les recruteurs approchent les étudiants dans les enceintes universitaires et les établissements scolaires, exploitant leurs aspirations légitimes. Des offres alléchantes de bourses dans des universités étrangères servent de prétexte pour leur faire quitter le pays. Mais à l’arrivée, c’est un tout autre destin qui les attend : l’endoctrinement et l’entraînement aux techniques de guérilla. Quel avenir attend ces jeunes privés de leur droit à l’éducation ?
La situation sécuritaire en Ituri, déjà fragile, se trouve aggravée par cette nouvelle menace. La CRP, groupe armé historiquement actif dans la région, semble ainsi renouveler ses tactiques pour gonfler ses rangs. Les FARDC ont rappelé leurs récents succès contre cette rébellion, notamment lors d’affrontements à Djugu où quatre miliciens avaient été neutralisés. Mais le combat contre ce recrutement sournois représente un défi d’une autre nature.
Les autorités locales appellent à une vigilance accrue des familles et des établissements éducatifs. Les signaux d’alarme incluent des propositions trop avantageuses pour être crédibles, des demandes de documents administratifs inhabituelles, ou des départs précipités sans traçabilité. Face à ce réseau bien structuré, la prévention devient une arme essentielle. Les services de renseignement militaires auraient déjà identifié plusieurs canaux utilisés par les recruteurs, sans toutefois les divulguer publiquement pour ne pas compromettre leurs investigations.
Cette alerte des FARDC à Bunia soulève des questions cruciales sur la protection de la jeunesse congolaise en zone de conflit. Alors que le pays lutte pour stabiliser l’est du territoire, la manipulation des aspirations académiques ouvre un nouveau front inquiétant. La réponse combinée des forces armées et des communautés locales sera déterminante pour contrer cette menace insidieuse qui vole l’avenir des étudiants au profit de la violence.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
