Alors que le système éducatif congolais cherche à relever d’importants défis, une lueur d’espoir émane de la commune de la N’sele. Vendredi 11 juillet, la province éducationnelle de Kinshasa-Plateau a clôturé en grande pompe la deuxième édition de son concours scolaire, un événement devenu emblématique de la quête d’excellence scolaire au Congo. Des centaines d’élèves, enseignants et parents réunis dans la cour de l’École Primaire Ndombe Delina/Plaza ont vibré au rythme de cette cérémonie de remise de prix, fruit d’un partenariat stratégique entre l’UNICEF et l’Agence coréenne de coopération internationale (KOICA).
Cette initiative, bien plus qu’une simple compétition, représente un levier crucial pour l’éducation en RDC. Comment mesurer réellement le niveau des élèves congolais ? C’est précisément l’objectif que s’est fixé ce concours scolaire à Kinshasa, comme l’explique Raphaël Tshiananga, inspecteur principal adjoint chargé de la formation : “C’est pour jauger le niveau des enfants en lecture, écriture, en mathématique et en droits humains. Il y a eu plus de 61 mille enfants participants, et à l’issue du concours préliminaire, nous n’avons retenu que 972 finalistes. Seuls 180 se sont véritablement distingués et 100 ont été primés”. Des chiffres qui révèlent autant les défis que les potentiels du système éducatif congolais.
Dans une ambiance festive rythmée par les applaudissements, les lauréats ont reçu leurs récompenses sous le regard ému de leurs proches. Cahiers neufs, fournitures scolaires complètes et matériel pédagogique ont été remis à ces jeunes talents de Kinshasa-Plateau, symbolisant la reconnaissance de leurs efforts. Un élève lauréat, les yeux brillants de fierté, confie : “Ces prix nous motivent à travailler encore plus dur. Savoir que nos efforts sont récompensés change tout”. Cette reconnaissance tangible de l’excellence scolaire en RDC crée un précédent inspirant pour toute la région.
L’implication des partenaires internationaux apparaît comme un élément clé de cette réussite. L’UNICEF et KOICA, en soutenant ce concours, ont permis une véritable montée en puissance de l’événement. Bruno Binene, enseignant présent à la cérémonie, ne cache pas son enthousiasme : “L’initiative est tellement louable. Jadis on n’avait pas de telles opportunités. Avec KOICA et l’UNICEF, nous sommes ravis et souhaitons que cela continue. Ces partenaires doivent nous accompagner davantage pour élever le niveau des enfants”. Son témoignage souligne l’impact transformateur de ce type de coopération éducative dans les écoles congolaises.
Au-delà des récompenses, ce concours scolaire dans le Plateau de Kinshasa représente une innovation pédagogique majeure. En intégrant l’évaluation des droits humains aux traditionnelles épreuves académiques, les organisateurs ont adopté une vision holistique de l’éducation. Une approche qui répond aux besoins identifiés par l’UNICEF dans son dernier rapport sur l’éducation en Afrique centrale. Les enseignants observent d’ailleurs des changements concrets dans leurs classes depuis la première édition : “Les élèves développent une nouvelle curiosité pour les matières concernées. Ils comprennent que ces connaissances dépassent le cadre scolaire”, relate une institutrice de la N’sele.
Quel avenir pour cette initiative prometteuse ? Les organisateurs envisagent déjà une troisième édition élargie à d’autres communes. Mais le défi principal reste la pérennisation du projet. Comme le souligne un expert éducatif présent : “L’excellence scolaire au Congo ne peut dépendre uniquement de financements externes. L’État doit s’approprier ces modèles qui font leurs preuves”. Cette réussite à Kinshasa-Plateau pourrait bien inspirer d’autres provinces, créant ainsi une dynamique nationale pour rehausser le niveau éducatif partout en RDC.
Alors que les lauréats repartaient avec leurs prix, une question demeure : comment transformer cet élan ponctuel en amélioration durable du système éducatif congolais ? La réponse réside peut-être dans la synergie entre innovations locales et soutien international. Ce concours scolaire soutenu par KOICA et l’UNICEF a démontré qu’en valorisant concrètement le mérite des élèves, on crée une puissante motivation pour toute une génération. Un modèle à dupliquer d’urgence alors que la RDC cherche à bâtir son avenir sur l’éducation de sa jeunesse.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net