Une nouvelle vague de violence criminelle secoue Lubumbashi, où un cambiste a été froidement abattu ce vendredi soir au quartier Salama. La victime, répondant au nom de Titina, a reçu une balle en pleine tête lors de l’assaut mené par des bandits armés vers 19 heures. Son bureau de change et point de vente Canal+ ont été méthodiquement dépouillés avant la fuite des agresseurs.
Ce drame s’inscrit dans une série inquiétante de braquages à Lubumbashi qui ciblent systématiquement les changeurs de monnaie. Selon Bertin Tchoz, responsable de la gouvernance sécuritaire à la société civile du Haut-Katanga, huit attaques similaires ont frappé la ville en l’espace d’une seule semaine. Deux cambistes ont perdu la vie : celui de Salama et un autre au quartier Hewa Bora.
Comment expliquer cette recrudescence soudaine de l’insécurité au Haut-Katanga ? Les témoignages convergent vers un modus operandi troublant : les auteurs, décrits comme des hommes en uniforme non identifiés, opèrent principalement dans les zones périphériques. Leurs cibles ? Les liquidités des cambistes, mais aussi les véhicules et commerces, avec une dizaine de vols recensés parallèlement aux braquages.
La terreur s’installe progressivement parmi les professionnels du change, désormais en première ligne de cette criminalité galopante. Les résidents de Salama, théâtre du dernier meurtre, décrivent des scènes de panique lors de l’intervention des assaillants. Aucune résistance n’aurait été possible face à ces hommes lourdement armés, dont l’identité demeure un mystère.
Cette spirale de violences interroge-t-elle l’efficacité des dispositifs sécuritaires ? Les autorités policières, sollicitées par la société civile, ont promis une communication « incessante » concernant ces événements. Pourtant, les chiffres parlent d’eux-mêmes : deux morts, plusieurs blessés, et des dégâts matériels considérables en sept jours seulement.
La situation rappelle cruellement la vulnérabilité des activités économiques informelles face aux vols de véhicules en RDC et aux assauts organisés. Les cambistes, piliers du système financier parallèle, paient désormais le prix fort de cette insécurité croissante à Lubumbashi. Les quartiers périphériques semblent particulièrement exposés à ces raids violents qui frappent sans distinction.
Que font les forces de l’ordre pour endiguer ces braquages à Lubumbashi ? L’absence de revendication et la méthodique des agressions compliquent les investigations. Certains observateurs évoquent la possible implication d’éléments infiltrés, théorie étayée par le port d’uniformes non attribués. Reste que chaque heure passée sans interpellation nourrit l’angoisse des commerçants.
Alors que les familles des victimes réclament justice, la pression monte sur les autorités provinciales. Cette flambée de criminalité à Salama et dans d’autres secteurs menace-t-elle la stabilité économique régionale ? Les professionnels du change envisagent déjà de réduire leurs activités, une décision aux conséquences lourdes pour les échanges monétaires locaux.
En attendant les annonces policières, la société civile du Haut-Katanga appelle à un renforcement immédiat des patrouilles dans les zones critiques. Le dernier bilan fait froid dans le dos : huit braquages ciblés, deux vies brisées, et une communauté marchande sous le choc. Jusqu’où ira cette spirale violente qui transforme les rues de Lubumbashi en champs de bataille ?
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net