Une délégation de haut niveau de la société minière Kalima Mining effectue actuellement une mission cruciale à Punia, au cœur de la province du Maniema. Objectif affiché : restaurer d’urgence un climat de confiance érodé entre l’entreprise et les populations riveraines, tout en garantissant le strict respect du cahier des charges communautaire signé antérieurement. Cette initiative, pilotée par le député national Georges Bokundu Mukuli, élu local et membre actif de la délégation, s’inscrit dans un contexte régional où les frictions entre exploitants miniers et communautés menacent périodiquement la stabilité socio-économique.
« En tant que fils du Maniema, ma présence aux côtés du directeur général de Kalima Mining répond à une nécessité impérieuse : écouter sans filtre les revendications légitimes des populations et identifier avec précision les dysfonctionnements entravant la bonne gouvernance minière RDC », a déclaré Georges Bokundu. Le parlementaire a souligné la nature préventive de cette démarche, visant explicitement à « calmer certaines tensions » avant qu’elles ne dégénèrent en conflits ouverts. Une approche d’autant plus pertinente que la région du Maniema, riche en ressources mais fragile institutionnellement, a historiquement pâti de litiges miniers non résolus.
Si un accord formel lie déjà Kalima Mining aux communautés via un cahier des charges, le député Bokundu reconnaît que « des points essentiels restent à clarifier » avant le démarrage effectif des projets d’impact socio-économique promis. Des blocages persistants concerneraient notamment l’emploi local, les compensations environnementales et la transparence des investissements sociaux. « Il s’agit de régler des problèmes concrets en amont, par le dialogue direct avec les notables et autorités traditionnelles », a-t-il précisé, annonçant la production d’un « rapport exhaustif » destiné à servir de feuille de route opérationnelle.
Cette visite s’inscrit dans la dynamique plus large impulsée par le gouverneur de province Mussa Kabwankumbi, qui fait de la pacification des relations minier-communautés une priorité absolue. Le chef de l’exécutif provincial multiplie les appels pour que les sociétés minières Maniema honorent leurs engagements sociaux et environnementaux, transformant le secteur extractif en véritable levier de développement plutôt qu’en source de contentieux. Le dialogue minier Maniema initié par Kalima Mining pourrait ainsi créer un précédent structurant : une entreprise osant rouvrir le débat contractuel pour désamorcer les crises latentes.
Quels mécanismes permanents mettre en place pour éviter que ces missions de médiation ne restent des coups d’épée dans l’eau ? La réponse passe sans doute par l’institutionnalisation des cadres de concertation et le renforcement des capacités de surveillance citoyenne. Avec près de 60% des conflits miniers en RDC liés à des interprétations divergentes des cahiers des charges, l’initiative de Punia représente un test significatif pour l’ensemble du secteur. L’efficacité de ce dialogue minier Maniema sera scrutée à la loupe, tant par les investisseurs que par les organisations de la société civile, comme baromètre de la maturité de la gouvernance minière RDC dans les zones reculées.
À plus court terme, l’enjeu pour Kalima Mining Punia est triple : consolider sa licence sociale d’opérer, sécuriser ses investissements contre les risques de blocages communautaires, et positionner l’entreprise comme pionnière d’un modèle responsable. Le succès dépendra de la traduction rapide des engagements en actions tangibles – écoles construites, emplois effectivement pourvus localement, écosystèmes préservés. Dans une province où le spectre de la défiance plane toujours, chaque promesse tenue compte doublement.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
