Dans un contexte de tensions budgétaires exacerbées par la crise sécuritaire dans l’Est, la République Démocratique du Congo vient de recevoir un décaissement crucial de 262 millions de dollars du Fonds Monétaire International. Cette bouée de sauvetage financière, effective depuis le 4 juillet, vise à soulager des réserves internationales sous pression tout en dégageant une marge de manœuvre pour les dépenses d’urgence liées au conflit armé.
Selon les déclarations exclusives de Réné Tapsoba, représentant-pays du FMI à Kinshasa, ces fonds constituent un « stabilisateur macroéconomique vital » pour un pays en proie à des chocs imprévus. « Notre priorité conjointe avec le gouvernement est de cibler les besoins les plus critiques : sécuriser les régions instables tout en investissant dans la résilience économique et sociale », a-t-il expliqué à Radio Okapi. Ce financement sécurité Est Congo agit comme un rempart contre l’effondrement des équilibres financiers nationaux.
Pourtant, ce décaissement FMI RDC survient dans un paysage économique contrasté. L’institution internationale pointe des « écarts significatifs » dans la mise en œuvre des réformes économiques RDC, notamment dans l’optimisation de la collecte fiscale et l’efficience des dépenses publiques. L’escalade des violences dans le Kivu a détourné près de 15% du budget initial vers des allocations sécuritaires imprévues, compromettant partiellement les objectifs structurels.
Comment concilier urgence militaire et discipline financière ? Le gouvernement affirme avoir présenté des « mesures correctives crédibles » pour rattraper les retards. Cette enveloppe porte à 720 millions de dollars le total décaissé depuis novembre 2023 dans le cadre de l’accord FMI Congo, lequel pourrait atteindre 3 milliards de dollars d’ici 2026 sous réserve d’une application rigoureuse des réformes.
À court terme, ce renflouement devrait gonfler les réserves internationales Congo à près de 5 semaines d’importations, seuil minimal de sécurité pour la Banque Centrale. Mais le véritable défi réside dans la traçabilité des fonds : le FMI insiste sur une gestion « transparente et vérifiable », condition sine qua non pour les futurs décaissements. Les prochains mois révéleront si la RDC parvient à transformer cette bouffée d’oxygène en relance durable ou si les urgences sécuritaires continueront de saper les fondations économiques.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net