Lors de l’Expo universelle Osaka 2025, la République Démocratique du Congo s’est imposée comme acteur géostratégique sous la conduite de la Première ministre Judith Suminwa. À la tête d’une délégation gouvernementale étoffée, incluant l’ambassadeur Lukumwena Nsenda et son homologue japonais Ogawa Hidetoshi, Suminwa a déployé une diplomatie verte et culturelle sans précédent sur le sol nippon.
Le stand congolais, première étape de sa visite, révèle une réalité souvent occultée : avec ses 145,000 km² de tourbières – plus vaste réservoir tropical de carbone au monde – la RDC se positionne en rempart contre le réchauffement climatique. « Nous restons le pays solution pour le captage du carbone », a martelé Suminwa, rappelant que cette richesse écologique dépasse l’Amazonie en capacité de stockage. Un atout environnemental qui confère à Kinshasa un levier diplomatique majeur dans les négociations climatiques globales.
Mais l’Expo universelle Osaka 2025 sert aussi de tribune au rayonnement culturel congolais. Des reliques de Papa Wemba, icône de la SAPE, aux tapis Kuba en passant par les sculptures de Liyolo, l’art national captive les visiteurs. « Liyolo est le seul artiste africain à avoir rencontré l’Empereur du Japon », a souligné la cheffe du gouvernement, devant une œuvre du maître exposée au musée impérial nippon. La performance live d’un groupe mêlant rythmes traditionnels et modernes a achevé de démontrer cette vitalité créative.
Cette offensive soft power s’inscrit dans une stratégie délibérée. Après le concert « Solidarité Congo » à Paris, le président Tshisekedi entend systématiser la valorisation de l’image nationale. Les tourbières RDC et l’art congolais au Japon deviennent ainsi des ambassadeurs silencieux, corrigeant les perceptions négatives. Judith Suminwa à Osaka incarne ce pivot : d’acteur perçu comme problématique, le pays se mue en pourvoyeur de solutions globales.
Quelles retombées attendre de cette exposition mondiale ? Outre les investissements potentiels dans la préservation écologique, la diplomatie culturelle ouvre des brèches dans l’attractivité économique. La présence congolaise à l’Expo universelle Osaka 2025 pose les jalons d’un repositionnement stratégique : celui d’une nation capable d’allier responsabilité environnementale et influence artistique sur l’échiquier international.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: primature.grouv.cd