Imaginez une femme enceinte de Ngaliema évitée de parcourir Kinshasa en urgence pour une césarienne vitale. Ce scénario devient réalité grâce au chantier de la nouvelle maternité du centre hospitalier de Binza, un projet phare financé par l’Agence française de développement dans le cadre du programme Mère et Enfant (Promekin 2). Lancé en juillet 2024, cet investissement de 17 millions d’euros transforme radicalement l’accès aux soins obstétricaux en RDC.
Comment cette infrastructure répond-elle aux défis criants du système de santé congolais ? La future maternité Binza Kinshasa intégrera un bloc opératoire dédié aux césariennes d’urgence, éliminant les transferts périlleux vers d’autres structures. Complété par un centre de néonatologie et huit salles d’accouchement modernes, l’établissement agira comme un rempart contre la surcharge des services et la pénurie de lits obstétricaux. Une avancée comparable à un cordon ombilical reliant enfin les patientes aux soins spécialisés dont elles ont besoin.
Le Dr Godefroid Luyeye, responsable du centre hospitalier, souligne l’impact immédiat : « Plus de 800 femmes mensuellement bénéficieront de protocoles sécurisés, réduisant les risques hémorragiques et infectieux ». Un chiffre qui prend tout son sens quand on sait que les complications liées à l’accouchement restent une cause majeure de mortalité maternelle en RDC. L’architecte Seneve Mavuzi, porteur technique du projet, confie sa fierté de participer à une œuvre « qui préserve des vies plutôt que de simplement construire des murs ».
Mais le projet Promekin 2 dépasse les briques et le mortier. Son approche intégrée combine trois piliers indissociables : la prévention via l’éducation sanitaire, l’installation d’équipements high-tech, et la formation continue du personnel médical. Une stratégie déployée également dans la zone de santé de Kingasani, faisant de cet investissement AFD santé Congo un modèle réplicable. Comme un arbre dont les racines nourrissent plusieurs branches, cette initiative structure durablement l’offre de soins maternels et néonataux.
Quand les premières patientes franchiront les portes de l’hôpital Binza maternité fin 2025, ce sera plus qu’une victoire infrastructurelle. Ce sera la preuve qu’une synergie internationale ciblée – associant financeurs, bâtisseurs et soignants – peut infléchir les statistiques tragiques de la mortalité périnatale. Un espoir concret pour des milliers de futures mères, enfin protégées par un filet de sécurité médical digne du XXIe siècle.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net